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Reprise des suggestions de
prolongements au protocole d’évaluation 1999.(Contenu pédagogique
fourni par le "document à l’attention du professeur "
accompagnant l’" Évaluation à l’entrée en seconde générale
et technologique de septembre 99 ")
Lire et écrire des textes argumentatifs et narratifs
Groupement
de textes sur le fantastique
Corpus
Textes :
Denis Labbé
(La genèse du roman de terreur et son emprise sur le monde moderne,
Revue Phénix n° 37, 1995. Denis Labbé (La genèse du
roman de terreur et son emprise sur le monde moderne, Revue Phénix
n° 37, 1995.
Maupassant, Le Fantastique, in Le Gaulois, 7
octobre 1883.
Théophile Gautier, (Extrait de La
Cafetière, p. 339).
Maupassant, (Extrait de Apparition
de p. 340 .
Le choix de ces deux textes n'obéit
qu'au souci d'utiliser au mieux le manuel des élèves ("Littérature,
Textes et méthode", sous la direction d’Hélène Sabbah,
Seconde, Hatier, 1996) et de réduire la distribution de
photocopies.
Denis Labbé (La genèse du roman de terreur et son emprise
sur le monde moderne, Revue Phénix n° 37, 1995.
Maupassant, Le Fantastique, in Le Gaulois, 7
octobre 1883.
Théophile Gautier, (Extrait de La
Cafetière, p. 339).
Maupassant, (Extrait de Apparition
de p. 340 .
Le choix de ces deux textes n'obéit qu'au souci d'utiliser au
mieux le manuel des élèves ("Littérature, Textes et méthode",
sous la direction d’Hélène Sabbah, Seconde, Hatier, 1996) et
de réduire la distribution de photocopies.
Denis Labbé (La genèse du roman de terreur et son emprise
sur le monde moderne, Revue Phénix n° 37, 1995.
Maupassant, Le Fantastique, in Le Gaulois, 7
octobre 1883.
Théophile Gautier, (Extrait de La
Cafetière, p. 339).
Maupassant, (Extrait de Apparition
de p. 340 .
Le choix de ces deux textes n'obéit qu'au souci d'utiliser au
mieux le manuel des élèves ("Littérature, Textes et méthode",
sous la direction d’Hélène Sabbah, Seconde, Hatier, 1996) et
de réduire la distribution de photocopies.
Description de
la séquence
1. Activités de lecture analytique et
tabulaire fournies par le " document à l’attention du
professeur ". (Textes de Maupassant et D. Labbé). (Voir à
la fin de la description de la séquence)
2. Simultanément, en modules, après la constitution de deux
groupes, selon la réussite ou l’échec à la production d’un
texte argumentatif, le groupe I (celui qui a montré des compétences
suffisantes) a travaillé à la réalisation d’une exposition sur le
fantastique au CDI, avec l’aide de la documentaliste. Il s’agit,
dans des récits fantastiques ou d’horreur, de prélever de brefs
extraits représentatifs des " topoi" des deux
genres (portraits, lieux, thèmes, etc.).
Le groupe II, pour ne pas l’exclure d’un travail motivant, après
quelques séances destinées à améliorer ses compétences dans la
production d’écrits argumentatifs, a été chargé de recopier des
notices sur des auteurs fantastiques, à l’aide de dictionnaires de
noms propres ou de manuels. Ces notices brèves devaient être saisies
avec un logiciel de traitement de texte. Les dates de naissance et de
mort des auteurs, celles des œuvres devaient donner la matière
d’une frise chronologique.
A l’aide du cédérom " Dictionnaire des Œuvres de la
Littérature Française ", un binôme d’élèves a lancé
une recherche sur le fantastique pour y répertorier les auteurs et
les œuvres du domaine français.
Objectif : s'informer et s'approprier les savoirs en ayant
recours aux sources documentaires (sur supports papier ou numérique)
3. Étude en classe (lecture analytique) de la première partie
de La Cafetière de T. Gautier (manuel Hatier). Objectifs :
Mise en évidence de la fonction jouée par la focalisation interne et
les verbes de perception. (Quels éléments, présents dans le récit,
permettraient au lecteur de donner in fine une explication rationnelle
aux phénomènes surnaturels ?)
4. Lecture analytique de Apparition de Maupassant
(manuel Hatier). La progression du récit : les indicateurs de
temps et de lieu (réponse aux questions : qui, quand, où,
pourquoi ?). Confirmation du rôle joué par la première
personne.
5. Les élèves ayant reconnu la pauvreté de leurs moyens
d’expression, la priorité a été donnée, en ce qui concerne . le
travail sur la langue, à l’acquisition du vocabulaire.
(interrogation écrite, après recherche préalable dans le
dictionnaire, des mots inconnus figurant dans les deux textes : Réemploi
de termes dans des phrases inventées, demande de synonymes,
antonymes, paronymes, mise en évidence de la polysémie en proposant
des réemplois dans des sens différents.
6. Expression orale. Un élève (redoublant) a été chargé de lire
au CDI la suite de la nouvelle de T. Gautier et de la raconter à ses
camarades.
" production écrite faisant une large place à l'écriture
d'invention et d'imagination " (document à l’attention
du professeur, " Évaluation à l’entrée en seconde générale
et technologique de septembre 99 ") :
7. Écriture d’un récit fantastique à partir d’une proposition
" Vous êtes en train de rédiger un devoir de français sur
votre ordinateur… c’est alors que s’affiche un message que vous
n’avez pas écrit : " Vous êtes attendu à La
Citadelle " (ou un autre nom de lieu)… suivent une rue, un
numéro et une ville…
Écrivez ce début et poursuivez selon un scénario que vous
imaginerez ;
vous décidez de vous y rendre…,
ou vous refuez, vous hésitez, mais le message se fait insistant, vous
ne pouvez plus utiliser votre ordinateur, votre environnement se dérègle…,
ou de mystérieuses communications s’engagent avec votre ordinateur
qui se met à diriger votre vie… "
Travail commencé en classe, seul ou en binôme, à terminer chez soi
et à remettre après les congés de la Toussaint.
Commentaire
Il pourra sembler regrettable que la séquence ait paru hésiter
entre textes de type argumentatif et textes de type narratif.
L’explication est la suivante. Au départ, le projet était de
considérer la pratique de l’argumentation comme une priorité. La
brochure de l’évaluation nationale m’a fourni " clé en
main " une double séquence sur le registre fantastique qui
venait en complément du corrigé de l’article du " Monde
de l’éducation ". L’occasion était trop belle. Les
textes de Maupassant et de D. Labbé ont donc été étudiés en
premier. En module, la préparation au CDI d’une exposition sur le
fantastique, nous a quelque peu ramenés vers la narration. En même
temps, je me rendais compte de ce que pouvait avoir d’abstrait et de
difficile, voire d’artificiel, des textes de réflexion sur le
fantastique, alors que le genre en tant que tel avait été aussi peu
appréhendé. Or, le manuel des élèves proposait deux récits très
abordables qu’il aurait été dommage de ne pas examiner. Le caractère
hybride de la séquence s’explique donc par le souci de tenir compte
des réactions du groupe-classe.
Mais le clou de cette séquence est dû à la collaboration de la
documentaliste qui a su concevoir un questionnaire à énigmes dont
les réponses étaient à chercher sur les panneaux de l'exposition.
Ce concours, doté de récompenses pour les vainqueurs, a constitué
une motivation idéale à la révision de notions fraîchement
acquises.
Textes
1. Le Fantastique (Brochure
évaluation nationale 1999)
"Lentement, depuis vingt ans, le surnaturel est sorti de nos âmes.
Il s'est évaporé comme s'évapore un parfum quand la bouteille est débouchée.
En portant l'orifice aux narines et en aspirant longtemps, longtemps,
on retrouve une vague senteur. C'est fini.
Nos petits enfants s'étonneront des croyances naïves de leurs pères
à des choses si ridicules et si invraisemblables. Ils ne sauront
jamais ce qu'était autrefois, la nuit, la peur du mystérieux, la
peur du surnaturel. C'est à peine si quelques centaines d'hommes
s'acharnent encore à croire aux visites des esprits, aux influences
de certains êtres ou de certaines choses, au somnambulisme lucide, à
tout le charlatanisme des spirites. C'est fini.
Notre pauvre esprit inquiet, impuissant, borné, effaré par tout
effet dont il ne saisissait pas la cause, épouvanté par le spectacle
incessant et incompréhensible du monde a tremblé pendant des siècles
sous des croyances étranges et enfantines qui lui servaient à
expliquer l'inconnu. Aujourd'hui, il devine qu'il s'est trompé, et il
cherche à comprendre, sans savoir encore. Le premier pas, le grand
pas est fait. Nous avons rejeté le mystérieux qui n'est plus pour
nous que l'inexploré.
Dans vingt ans, la peur de l'irréel n'existera plus même dans le
peuple des champs. Il semble que la Création ait pris un autre
aspect, une autre figure, une autre signification qu'autrefois. De là
va certainement résulter la fin de la littérature fantastique.
Elle a eu, cette littérature, des périodes et des allures bien
diverses, depuis le roman de chevalerie, Les Mille et une Nuits, les
poèmes héroïques, jusqu'aux contes de fées et aux troublantes
histoires d'Hoffmann et d'Edgar Poe.
Quand l'homme croyait sans hésitation, les écrivains fantastiques ne
prenaient point de précautions pour dérouler leurs surprenantes
histoires. Ils entraient, du premier coup, dans l'impossible et y
demeuraient, variant à l'infini les combinaisons invraisemblables,
les apparitions, toutes les ruses effrayantes, pour enfanter l'épouvante.
Mais, quand le doute eut pénétré enfin dans les esprits, l'art est
devenu plus subtil. L'écrivain a cherché les nuances, a rodé autour
du surnaturel plutôt que d'y pénétrer. Il a trouvé des effets
terribles en demeurant sur la limite du possible, en jetant les âmes
dans l'hésitation, dans l'effarement. Le lecteur indécis ne savait
plus, perdait pied comme en une eau dont le fond manque à tout
instant, se raccrochait brusquement au réel pour s'enfoncer encore
tout aussitôt, et se débattre de nouveau dans une confusion pénible
et enfiévrante comme un cauchemar.
L'extraordinaire puissance terrifiante d'Hoffmann et d'Edgar Poe vient
de cette habileté savante, de cette façon particulière de coudoyer
le fantastique et de troubler, avec des faits naturels où reste
pourtant quelque chose d'inexpliqué et de presque impossible. "
MAUPASSANT,
Le Fantastique, in Le Gaulois, 7 Octobre 1883.
2. Plongée aux limites de l’imaginaire et de la
peur (Brochure évaluation nationale 1999)
Dans l’article dont est tiré le texte ci-dessous, Denis
Labbé définit le roman de terreur, s’interroge sur ses origines,
son évolution, ses enjeux actuels. L’extrait proposé est la
conclusion de l’article.
"Le " roman de terreur moderne "
aspire aux mêmes ambitions que le roman " noir "
et le roman " fantastique " : il veut faire
peur. Si cela n’est pas une fin en soi, si ce n’est pas là la définition
d’un genre, il n’en est pas moins vrai que ces visées conduisent
tous ces genres voisins dans une même direction. Ainsi, que ce soit
Lovecraft qui déclare que " La plus vieille, la plus forte
émotion, ressentie par l’être humain, c’est la peur "
ou Clive Barker qui renchérit en écrivant " qu’aucun délice
n’égale la peur ", on peut affirmer que l’ambition de la
plupart des auteurs modernes de fantastique et de terreur, c’est de
" faire peur ". En cela, il est certain qu’ils y
réussissent.
Mais, encore faut-il savoir comment ils y parviennent, et surtout,
pourquoi ils le font. Ces deux questions trouvent en fait facilement
des réponses dans l’historicité même du genre. En effet, lorsque
le roman " noir " et le roman fantastique apparurent à la
fin du XVIIe siècle, ils ne le firent pas par hasard, et s’ils ne
se sont pas développés avant, c’est parce qu’on n’en avait pas
besoin. En effet, remontons un peu le temps et souvenons-nous de ce
qui se passait à cette époque-là : l’Europe commençait tout
juste son développement technique et industriel, le Siècle des Lumières
marquait de son empreinte la pensée littéraire et scientifique et
les pays étaient dirigés par des gouvernements en pleine déliquescence.
Tout ceci a favorisé la création d’une littérature de rupture, de
contradiction, qui a tenté de masquer l’invasion progressive de la
science et la disparition des anciennes valeurs. Ainsi le fantastique
en tant que représentation symbolisait les derniers soubresauts
d’une civilisation qui était en train de mourir, de s’effacer :
le monde rural n’était plus le centre de la vie du pays, la
religion tendait à disparaître derrière les penseurs, l’homme
laissait sa place à la machine. Les fantômes, les vampires et les
autres créatures représentaient alors les derniers vestiges des
croyances médiévales et à ce titre opposaient à la science une
surnature puissante (" Dracula "), à la
rationalité une autre rationalité basée sur des modes de pensée
différents (" Le mythe de Cthulhu ", de Lovecraft), à la
vie urbaine un naturalisme exacerbé (" Conan " et
" Kull " de Robert Howard) et aux valeurs
modernes, les senteurs musquées des mythes et des légendes (" Le
seigneur des anneaux " de Tolkien).
C’est donc en puisant dans les mythes et les légendes que le roman
fantastique et le roman " noir " ont trouvé la matière de
leurs protestations, utilisant le surnaturel comme épée contre les
inventions de la science, le satanisme comme anathème contre les
penseurs, l’au-delà comme adversaire d’un ici en pleine
restructuration.
En conclusion, nous pouvons nous pencher un peu sur le cas de la
" terreur moderne ", qui semble finalement
approcher des mêmes buts que le roman " noir ", par son côté
horrifiant. Ne sommes-nous pas en train de modifier notre
environnement ? Ne sommes-nous pas en train de changer les
valeurs qui furent les nôtres pendant deux siècles ? Tout le
monde s’est aperçu que la science n’était plus à combattre,
puisqu’elle n’avait pas réponse à tout, que la philosophie du siècle
des Lumières avait, elle aussi, échoué et que les hommes aspiraient
à autre chose qu’à ce que les gouvernements leur avaient promis.
Ainsi, nous pensons qu’il est en train de se produire avec le roman
de " terreur " ce qui s’était passé avec le " roman
noir ". A savoir qu’il essaie, à sa façon, d’attirer
l’attention, justement, sur l’inhumanité du monde qui nous
entoure et qu’en fait, il n’est un univers psychotique qu’en réaction
avec notre propre monde psychotique. De ce fait, à l’inverse du
roman fantastique qui combattait le monde nouveau en utilisant des éléments
de l’ancien monde, le roman de terreur moderne entre en conflit avec
la société qui l’entoure en se servant des éléments qu’il
trouve en elle. Si le vampire était le symbole du monde ancien en
rupture avec le monde du XIXe siècle, le psychopathe est, lui,
l’image du XXe siècle, à qui il signifie qu’il est en train de
se désagréger."
Denis LABBÉ, La genèse du roman de terreur et son emprise
sur le monde moderne, Revue Phénix n°, 37, 1995.
3.Lire et écrire des textes argumentatifs (Brochure évaluation
nationale 1999)
1- Activités de lecture
Texte 1 : Plongée aux limites de l'imaginaire et de la peur
(Denis Labbé, La genèse du roman de terreur et son emprise sur le
monde moderne, Revue Phénix, n°37, 1995).
1 - Quelle est la visée commune des trois types de roman identifiés
par D.Labbé ?
2 - Dans le tableau ci-dessous, relevez les termes qui marquent
l'opposition entre deux mondes : un monde qui meurt, un monde qui naît.
Un monde qui
meurt |
Un monde qui naît |
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3 - Comment l'auteur explique-t-il
l'apparition du genre fantastique ? Justifiez votre réponse en
utilisant le relevé ci-dessus.
4 - Relevez deux expressions qui caractérisent le genre fantastique.
5 - Dans la conclusion, D.Labbé rapproche le roman de terreur moderne
du roman noir et le différencie du " roman fantastique
classique " (appellation proposée par cet auteur). Quels
sont les points communs avec le roman noir ? Quelle est la différence
avec le " roman fantastique classique " ?
Texte 2 : Le Fantastique, Maupassant
(Le Gaulois, 7 octobre 1883).
1 Complétez la seconde colonne du tableau à partir du texte
(citations ou reformulations).
Temps |
Rapport avec le
surnaturel |
Autrefois
" pendant des siècles "
" nos pères "
temps verbal : imparfait |
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Aujourd'hui
" depuis vingt ans "
" nous "
temps verbaux : présent
passé composé |
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Demain
" dans vingt ans "
" nos petits enfants "
temps verbal : futur |
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2 - L'évolution des mentalités a
entraîné une évolution du fantastique. Complétez le tableau
ci-dessous à l'aide du texte (citations ou reformulations).
Fantastique
d'autrefois |
Fantastique
d'aujourd'hui |
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Évaluation
Appropriation des caractéristiques du genre à partir de l’écriture
d’un récit fantastique
(Proposition de la brochure du ministère, op. cit.)
Vous êtes en train de rédiger un devoir de
français sur votre ordinateur… c’est alors que s’affiche un
message que vous n’avez pas écrit : " Vous êtes
attendu à La Citadelle " (ou un autre nom de lieu)…
suivent une rue, un numéro et une ville…
Écrivez ce début et poursuivez selon un scénario que vous imaginez :
vous décidez de vous y rendre…,
ou vous refusez, vous hésitez, mais le message se fait insistant, vous
ne pouvez plus utiliser votre ordinateur, votre environnement se dérègle…,
ou de mystérieuses communications s’engagent avec votre ordinateur
qui se met à diriger votre vie…
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