TARTUFFE
ET L’ORDINATEUR
Mémoire
professionnel PLC2 de C. COMBE-CELIK Année 1996-1997,
L’informatique comme approche d'une oeuvre intégrale au
lycée,
sous la direction de M. J.F. MASSOL
I - la classe
et les problèmes qu’elle présente
A
- La seconde 14 du Lycée du Grésivaudan (1996-1997)
Je suis actuellement en poste
au Lycée du Grésivaudan. Cet établissement se caractérise par son
cadre exceptionnel dans la vallée du Grésivaudan et par sa très
grande modernité. Il est, en effet, soutenu financièrement par les
entreprises de la région et se veut un établissement pilote, dit de la
quatrième génération. Lycée général et technologique, il privilégie
la modernité et l’ouverture sur l’extérieur, il entretient des
relations de partenariat avec des établissements du monde entier. Une
section, appelée Mac Luhan, accueille des élèves étrangers dans le
lycée, à qui il est proposé un enseignement adapté à leur
situation. L’ouverture sur le monde extérieur (pays riches et pays
pauvres confondus) ainsi que le bilinguisme sont les éléments
essentiels du projet d’établissement.
Personnellement, j’enseigne dans cet établissement le Français à
une classe de seconde. Cette classe regroupe un nombre important d’élèves
de sexe masculin (vingt-trois garçons sur un total de trente-six) qui,
pour plus de la moitié (seize sur trente-six), ont pour option et
principal centre d’intérêt la technologie (TSA). Le niveau de la
classe est très hétérogène, des élèves, à la compréhension et à
l’analyse fines, côtoient des élèves aux lacunes innombrables.
Cette hétérogénéité se retrouve, selon le constat de mes collègues,
dans toutes les matières. A ceci s’ajoute une forte tendance à
l’agitation et à la distraction pendant les cours. Il apparaît impératif
de canaliser leur attention et leur énergie.
B - Désintérêt
et difficulté d’interprétation
Dès le début de l’année, j’ai eu deux principaux problèmes
à affronter, l’un très général, l’autre plus technique: un désintérêt
général face au cours de Français et une absence d’argumentation au
cours des lectures méthodiques.
En effet, ayant donné en début d’année un questionnaire qui
comportait la question: " Que pensez-vous du cours de
Français? ", j’ai remarqué un désintérêt total pour la
matière de la plupart des élèves. J’ai relevé notamment quelques
affirmations de leur part: Le Français m’ennuie / Je n’aime pas
trop le Français, car je ne vois pas trop ce que cela m’apporte / Le
Français peut être intéressant s’il est bien enseigné, mais il est
pénible lors des exercices / Le Français à l’oral, c’est bien,
mais à l’écrit, ça devient trop complexe / Le Français ne m’a
jamais fait du bien, j’ai toujours eu des énormes difficultés dans
cette matière. Certains trouvent parfois de l’intérêt pour la
discipline notamment pour la grammaire et la conjugaison, cours auxquels
ils n’auront plus affaire au lycée ... ou encore pour la rédaction.
La lecture de textes n’apparaît à aucun moment dans leurs réponses;
leur désintérêt pour cet exercice est confirmé par leurs réponses
à une question, dans laquelle je leur demandais de citer les textes
qu’ils avaient étudiés l’année dernière. Bien des élèves ne se
souvenaient plus des titres ou du nom des auteurs ou encore des deux! Il
apparaît donc, après cette première approche de la classe, que les élèves
ne voient nullement l’intérêt, ni l’utilité d’étudier des
textes littéraires. A cela s’ajoute le constat que j’ai pu faire au
cours de diverses lectures méthodiques et après en avoir discuté avec
eux: ils sont complètement déroutés devant l’étude de textes
appartenant aux siècles passés, la lecture notamment d’un texte théâtral
du XVIIème siècle leur paraît particulièrement aride.
Le premier problème qui se pose donc à nous, est un problème de
motivation. En effet, comment intéresser de tels élèves à une oeuvre
telle que Le Tartuffe de Molière que nous nous proposons d’étudier
au cours des mois de janvier et février en oeuvre intégrale?
En outre, j’ai constaté au cours des lectures méthodiques que nous
avons faites jusque là que, très souvent, après une lecture plus ou
moins superficielle du texte, les élèves ont des intuitions, parfois
bonnes, mais qu’ils ne parviennent pas à expliquer, ni surtout à
justifier en s’appuyant sur le texte. Cela est très évident lors du
jeu questions-réponses en classe, mais aussi à la lecture des travaux
de préparation qu’ils me rendent. Un problème, lié à la lecture méthodique,
semble donc surgir ici: comment leur faire acquérir les bons réflexes
et leur montrer que toute interprétation et production de sens relève
toujours d’une étude minutieuse du texte et de relevés préalables.
Bien que ces deux problèmes aient été jusque là analysés séparément,
nous pouvons toutefois nous demander s’il n’existe pas un lien entre
eux. En effet, si les élèves ne voient pas l’utilité d’étudier
des textes littéraires, pourquoi feraient-ils l’effort de justifier
leurs intuitions?
C’est donc une solution commune à ces deux problèmes que je me suis
efforcée de trouver et j’ai pensé que l’utilisation de l’outil
informatique pourrait être un remède efficace. Une expérience
similaire que j’ai menée lorsque j’enseignais le français langue
étrangère, m’avait convaincue de l’utilité de cet outil dans
l’enseignement.
II - L’outil
informatique pour la classe de Français actuellement
A - Un outil de " consommation
courante "
L’ordinateur est devenu un outil de consommation courante, de
plus en plus présent dans les foyers. Ces appareils sont désormais
distribués dans les grandes surfaces ou dans les catalogues de vente
par correspondance et les enfants, beaucoup plus familiarisés avec ses
appareils que ne le sont les adultes, par le biais des jeux électroniques,
sont séduits par l’aspect ludique. Ils passent beaucoup de leur temps
face à un écran à manipuler clavier et boutons. A un premier
questionnaire que j’ai donné à remplir, sur trente-six élèves,
vingt-deux élèves répondent positivement à la question: " Utilisez-vous
souvent cet outil? ". L’outil informatique fait donc partie
de leur quotidien et ne les déroute nullement.
B - L’outil informatique au lycée
du Grésivaudan
Ce nouvel outil s’est également bien implanté dans le milieu
éducatif. Le lycée dans lequel j’enseigne actuellement est un lycée
particulièrement moderne, qui met à la disposition des professeurs et
des élèves le matériel technologique pédagogique le plus récent:
plus d’une vingtaine d’ordinateurs, de nombreux logiciels pédagogiques,
des CD-ROM, un poste relié à Internet, une salle vidéo, un poste relié
à un écran géant de télévision ... Il eût été dommage d’être
dans un tel lycée et de ne pas tirer parti de toutes les possibilités
qu’il présentait. Mon intérêt personnel pour l’outil informatique
et surtout les possibilités qu’il pouvait offrir en classe de Français,
m’ont conduite à m’interroger sur l’utilisation qui en était
faite à l’école actuellement, et plus particulièrement en classe de
Français. Pouvait-il être une solution à mes problèmes?
C - L’outil informatique et l’enseignement
du Français
Devant la " montée de l’informatique " à
l’école, des chercheurs en didactique ont mis au point un certain
nombre de logiciels dont beaucoup adaptés notamment à l’enseignement
du Français, tant pour le collège que pour le lycée ou encore pour le
Français langue étrangère.
a) Les logiciels:
exemples divers
Je citerai ci-dessous pour information les logiciels que
j’ai eu l’occasion d’observer:
Pour l’étude du français langue étrangère: - Eurocentres
(de Christopher Jones) présente l’avantage d’être modulable, le
professeur peut en effet à sa guise créer et modifier les exercices
proposés aux élèves.
Pour l’étude du français en collège: - Verbapuces
(de J. Colpaert, P. Decavele, W. Decoo, Van Hauwe) permet aux élèves
de réviser et de tester leurs connaissances en conjugaison.
- Exonathan 6ème permet aux élèves d’approfondir et de réviser
leurs connaissances grammaticales, à partir d’exercices variés.
- Conte II (de A. Lambert), dans la perspective d’une étude
du schéma narratif et de travaux d’écriture, offre la possibilité
aux élèves de créer leur propre conte ou de travailler à travers
des textes préécrits.
- Lire les auteurs (de M. Mouquette, J.P. Jourdan, J. Audran)
donne la possibilité aux élèves d’étudier différents textes
adaptés à leur niveau, en leur permettant d’affiner leur compréhension
par divers exercices.
Pour l’étude du Français en lycée: - Analyses des
Fleurs du Mal (de P. Muller et de M. Sarrazin).
- Analyses du Tartuffe (de P. Muller et de M. Sarrazin). Je ne
présenterai pas ici ces deux logiciels très proches l’un de
l’autre, puisque le dernier a su retenir toute mon attention et fera
l’objet de mon étude.
b) Les logiciels: avantages et inconvénients
Jusqu’à présent, les logiciels, notamment en ce qui
concerne l’enseignement du Français, (comme par exemple Exonathan
6ème ou encore Verbapuces), semblaient se présenter sous
une forme pédagogiquement réductrice. Comme nous le montre Pierre
Muller dans son ouvrage Informatique et études de textes, leur
démarche était uniforme:
- l’enseignant analyse et interprète l’oeuvre à étudier,
- il enregistre cette interprétation sur ordinateur, sous forme de
questions et de réponses,
- l’ordinateur interroge l’élève,
- l’élève répond aux questions,
- l’ordinateur analyse les réponses en n’acceptant que les
interprétations prévues.
Cette démarche présente un certain nombre d’inconvénients et
pourrait en quelque sorte se passer de l’outil informatique et
s’effectuer sous forme d’un questionnaire à trous ou à choix
multiples. Elle peut , certes, être satisfaisante en classe de collège,
car elle permet aux élèves d’avoir un premier contact avec
l’informatique et de trouver un intérêt supplémentaire au cours
de français. Elle leur offre également la possibilité d’acquérir
une certaine autonomie dans le travail et les forme au travail de
groupes. Cependant, elle reste insuffisante en classe de lycée, où
il est beaucoup plus intéressant de mettre les élèves en position
de chercheur.
c) La démarche proposée par P. Muller
et M. Sarrazin
Le logiciel, mis au point par Pierre Muller et Michèle
Sarrazin, qui, au contraire, a retenu mon attention, est fondé sur
une tout autre démarche qui semble bien mieux convenir à nos
objectifs:
- Une base de données textuelles, dépourvue de toute interprétation
préalable, est enregistrée dans le logiciel,
- l’élève interroge cette base de données,
- l’ordinateur fournit des résultats,
- l’élève interprète ces résultats.
Aborder les textes à partir du vocabulaire devrait obliger les élèves
à porter aux mots une attention plus grande qu’ils ne le font
habituellement et, par conséquent, leur permettre d’éviter la
paraphrase. Classer des données importantes avant d’essayer de les
interpréter devrait aussi habituer les esprits à la rigueur.
Formuler des hypothèses de recherche et les vérifier en questionnant
la machine devrait constituer un apprentissage à l’autonomie. Voilà
les objectifs que se proposent de faire atteindre aux élèves, les
concepteurs du logiciel et les raisons pour lesquelles ce genre
d’outil m’a semblé offrir un intérêt tout particulier en raison
des problèmes que présentait la classe.
d) L’avis des
élèves
Comme nous l’avons vu ci-dessus, les élèves utilisent
souvent seuls cet outil, mais c’est très essentiellement dans un
but ludique (à la question, " si vous utilisez régulièrement
cet outil, quel usage en faites-vous? ", la majorité des élèves
répondent: des jeux). Cependant, ils semblent que
l’utilisation de l’ordinateur en classe de français ne les aient
pas rebutés, au contraire. En effet, à un premier questionnaire, ils
répondent majoritairement oui (22 sur 36) à la question: " Pensez-vous
que l’ordinateur puisse avoir un intérêt en classe de français?
Si oui, lequel? ", pour différentes raisons, par exemple: Ça
change de l’ordinaire ou encore pour taper des lettres, pour
travailler sur la biographie d’un auteur, faire des recherches sur
un livre. Huit répondent négativement, tandis que les six autres
élèves accordent une confiance totale à leur professeur... Non.
Mais si vous le faites, il doit y en avoir au moins un. Ce premier
questionnaire m’a donc vivement encouragée à poursuivre le travail
que je m’étais proposé de faire.
III - TARTUFFE ET
L’ORDINATEUR
Le logiciel sur lequel j’ai donc décidé de travailler
appartient à la série " Logitexte" et s’intitule Analyses
du Tartuffe, il a été réalisé par Pierre Muller et Michèle
Sarrazin; il est accompagné d’un cahier d’exercices pour l’élève.
A - Présentation
du logiciel
Il est de manipulation assez simple. En effet, il ne nécessite
pas l’utilisation d’une souris et toutes les démarches à effectuer
sont explicitées sur l’écran.
Le menu principal du logiciel est le suivant:
- Informations sur le logiciel: elles présentent le logiciel et
expliquent le contenu des différents traitements.
- Information sur la pièce: il s’agit d’informations
sommaires littéraires et historiques sur le texte.
- Texte de la pièce: le texte saisi a pour base l’édition du
6 juin 1669. La ponctuation et l’orthographe ont été modernisées.
- Contexte d’un ou plusieurs mots: il permet de retrouver le
texte qui entoure ce mot.
- Index alphabétique de toute la pièce: il donne la liste de
tous les mots employés, dans l’ordre alphabétique.
- Index hiérarchique de toute la pièce: il donne la liste des
mots, par ordre de fréquence décroissante.
- Formes communes à tous les personnages: il donne la liste de
tous les mots employés au moins une fois par tous les personnages.
- Index alphabétique d’un personnage: il donne la liste de
tous les mots employés, dans l’ordre alphabétique pour chaque
personnage.
- Index hiérarchique d’un personnage: il donne la liste des
mots, par ordre de fréquence décroissante pour chaque personnage.
- Tableau récapitulatif des fréquences: il donne le nombre de
formes et d’occurrences pour chaque personnage.
- Formes spécifiques des différents personnages: il fournit les
formes les plus et les moins représentées dans le discours d’un
personnage selon un calcul de probabilités.
- Edition des résultats sur l’imprimante
- Interruption du programme
Nous pouvons constater un nombre important de commandes particulièrement
variées. Le cahier d’exercices de l’élève offre également de
nombreux travaux qui occuperaient toute l’année, si nous nous
appliquions à les faire tous exhaustivement. Nous avons donc dû opérer
des choix que nous allons justifier.
B - Choix opérés
J’ai décidé, et ceci en fonction de l’objectif même du
logiciel, de fonder mon étude sur l’analyse du lexique, ce logiciel
s’appuyant sur la lexicologie et la lexicométrie.
Les autres choix proposés étaient notamment l’étude du champ sémantique
d’un mot, l’étude approfondie de mots-clefs dans la pièce, tels coeur
et Ciel, l’étude d’un champ lexical comme, par exemple,
la désignation des personnages dans la pièce, et l’étude des
situations d’énonciation. Exercices variés et certainement intéressants,
mais qui ne présentaient pas à mes yeux l’unité que l’étude des
personnages permettait.
Personnellement, j’ai donc donné ma préférence, puisqu’il fallait
effectuer des choix, à l’étude des personnages, toujours à travers
les mots qu’ils emploient, comme nous le verrons au cours du déroulement
de la séquence. Le personnage est, en effet, une notion clef du théâtre,
particulièrement difficile à cerner dans la mesure où le personnage,
notion textuelle dont la fonction est d’être un élément dans une séquence
narrative, est aussi le personnage, " support "
d’un être humain, partie d’un ensemble de signe complexe, la représentation.
Actant du point de vue narratif, acteur du point de vue de l’action,
le personnage est aussi un individu caractérisé par un discours;
discours d’un groupe, d’une classe sociale, idiolecte d’un
individu. Le discours dépend d’une situation d’énonciation générale
ou particulière et il y a une relation de réciprocité entre les
traits distinctifs du personnage et les caractéristiques de son
discours. L’étude des personnages et, tout particulièrement, l’étude
approfondie du discours de chacun, semble donc tout à fait justifiée.
En outre, il sera intéressant en fin de séquence de visionner une représentation
filmée de Tartuffe et de comparer le jeu des acteurs à l’analyse de
chacun des personnages que nous aurons faite.
En outre, le personnage semble très souvent une entrée privilégiée
par les professeurs des classes de lycée, dans l’étude des oeuvres
intégrales. Dans les études de pièces de théâtre, l’observation
de la construction des personnages principaux paraît essentielle.
C - Proposition de solutions
Grâce à l’utilisation du logiciel de P. Muller et M.
Sarrazin, l’ordinateur me paraît pouvoir être une solution aux deux
problèmes que j’ai énoncés ci-dessus.
a) Motiver par le mode de travail
Je pense que sortir les élèves de la classe (à savoir un
professeur au bureau, des élèves à leur place, et un tableau noir)
peut leur rendre le cours plus attrayant. En effet, la salle
informatique favorise le travail de groupes: deux élèves travaillent
par poste et le professeur circule dans la salle, allant d’un groupe
à l’autre, afin de résoudre les éventuels problèmes. En outre,
les mettre dans une situation de recherche, avec un travail à présenter
en fin de séance peut les motiver.
b) Motiver par la représentation
de la discipline
Enfin, le but est aussi de leur montrer que le cours de Français
est également un cours avec des données et des résultats, qui sait
aussi s’adapter au monde dans lequel nous vivons et qui n’est pas
la lecture (bientôt la traduction) d’oeuvres désuètes venues
d’un monde disparu. Il y a là une autre façon d’intervenir dans
le problème de manque de motivation de mes élèves.
c) Mettre l’élève en position
de chercheur
En ce qui concerne le problème de méthode, je crois que
mettre l’élève en position de chercheur, l’amener à observer de
plus près le vocabulaire et à partir de ce qu’il aura observé, le
conduire à donner du sens à ses relevés lui permettra d’améliorer
sa technique de la lecture méthodique et de mener une lecture plus
approfondie d’une oeuvre intégrale.
D - Interprétation
de Tartuffe proposée
L’interprétation de Tartuffe que j’ai choisi de
faire apparaître est la dénonciation de l’hypocrisie et des
comportements extrêmes, à travers la découverte du système des
personnages de la comédie moliéresque.
J’étudierai plus particulièrement le système de fonctionnement de
la comédie d’intrigue et son cadre général, à savoir: un
personnage pervers met le trouble dans une famille où il introduit un
arriviste qui compromet le mariage d’inclination des enfants.
En outre, en ce qui concerne l’interprétation de Tartuffe,
je mettrai en évidence que le vice social stigmatisé est
l’hypocrisie de la fausse dévotion, mais qu’il s’agit aussi,
plus précisément, d’une attaque contre les menées de la Compagnie
du Saint-Sacrement et, plus généralement, contre l’idéologie de
la Contre-Réforme catholique.
Je tenterai donc de voir si l’outil informatique et certains
logiciels créés pour la lecture de textes par l’ordinateur,
permettent aux élèves une approche plus agréable des textes leur
semblant au premier abord rébarbatifs et si les logiciels de lexicométrie
leur permettent de justifier leurs intuitions plus précisément par
le texte et de comprendre mieux à travers cette démarche, les procédés
essentiels de la lecture méthodique.
IV - Organisation de la séquence
Les choix exposés ci-dessus m’ont amenée à organiser notre
étude de Tartuffe en douze séances, qui feront alterner travail en
salle informatique et comptes-rendus et lectures méthodiques en classe.
A - La séance No1
Elle a lieu le 10/01/97 en salle de classe et en salle
informatique. Après une première présentation de Molière et de son
oeuvre dans la salle de classe, j’ai demandé aux élèves de répondre
à un questionnaire concernant l’outil informatique. Que savent-ils de
cet outil? Ont-ils l’habitude de s’en servir?
Quelle est votre perception de l’outil informatique?
Utilisez-vous régulièrement cet outil?
Si oui, quel usage en faites-vous?
Pensez-vous qu’il puisse avoir un intérêt en classe de Français? Si
oui, lequel?
Puis, je les ai emmenés à la salle informatique. La salle informatique
est constituée de deux salles communiquant par une porte, ce qui
suppose pour le professeur des déplacements permanents entre l’une et
l’autre salle. Les élèves ne sont donc pas toujours sous l’oeil du
professeur, et il y a donc un temps d’adaptation pour tout le monde.
Les élèves, en effet, voient la séance comme un jeu et un moyen de ne
pas travailler. Les objectifs du logiciel sont rapidement présentés,
mais j’ai un peu de mal à cause de la disposition des salles et
d’un état d’agitation qu’il faut canaliser. Je leur ai donc
rapidement expliqué le fonctionnement du logiciel, ce qu’ils ont
compris très vite. Celui-ci est, en effet, facile à manipuler et les
élèves de la classe ressentant un intérêt certain pour tout ce qui
concerne les techniques modernes. Puis, je leur ai immédiatement donné
un exercice à faire (cf. ci-dessous), ce qu’ils ont fait avec
application et intérêt. Le seul problème qui surgit est que, le nez
sur la machine, beaucoup d’entre eux n’ont pas pris la peine de lire
correctement les énoncés ce qui les induit en erreur. Nous avons dû
prendre un peu de temps pour les rectifications nécessaires.
L’exercice qui leur est proposé s’intitule "les situations
respectives des personnages ". C’est un exercice intéressant
à deux points de vue: tout d’abord, il consiste en une bonne approche
du logiciel et permet aux élèves de bien apprendre à le manipuler,
enfin, il attire leur attention sur un élément important en ce qui
concerne l’étude d’une pièce de théâtre et souvent négligé: la
présence des personnages sur scène et leur temps de parole. Les élèves
avaient à répondre aux questions suivantes:
Complétez le tableau en pointant pour chaque personnage les scènes
dans lesquelles il apparaît. Utilisez une couleur différente selon
qu’il parle ou reste muet.
Additionnez le nombre de scènes et reportez le résultat dans la
colonne TOTAL en notant entre parenthèses le nombre de scènes où le
personnage ne dit rien tout en étant présent.
D’après les résultats de cette colonne, classez les personnages du
plus présent au moins présent en les reportant dans la colonne 1er
classement.
Demandez l’édition du tableau récapitulatif des fréquences et
reportez dans la colonne " Nombre total d’occurrences "
les résultats fournis par ce tableau .
A partir de cette colonne, classez les personnages par nombre
d’occurrences décroissant en les reportant dans la colonne " 2nd
classement ".
Comparez les deux classements en notant et en essayant d’interpréter
les différences. Vous pourrez relever par exemple:
- les personnages à la fois présents et bavards,
- les personnages présents et peu loquaces,
- les personnages peu présents mais bavards.
et à compléter le tableau suivant:
|
Présence
en scène |
Nombre |
|
|
Acte 1 |
Acte 2 |
Acte 3 |
Acte 4 |
Acte 5 |
|
1er |
total |
2nd |
Scène |
12345 |
1234 |
1234567 |
12345678 |
1234567 |
TOTAL |
classement |
d’occurrences |
classement |
Pernelle |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Orgon |
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Elmire |
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|
Damis |
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|
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|
|
Mariane |
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|
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Valère |
|
|
|
|
|
|
|
|
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Cléante |
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|
|
|
|
|
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|
Tartuffe |
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|
|
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Dorine |
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|
|
|
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|
Loyal |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Exempt |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Flipote |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Légende:
B - La séance No
2
Elle a lieu le 17/01/97 en salle informatique. Les élèves désormais
familiarisés avec les ordinateurs et le logiciel ont, par groupe de
deux ou trois, à choisir un personnage et à répondre au questionnaire
suivant, exercice intitulé: " étude approfondie des
personnages. "
Choisissez un personnage de la pièce (exceptés Monsieur Loyal et
Flipote).
Cherchez les cinq mots les plus employés par ce personnage (mots
lexicaux sauf verbes).
Cherchez le verbe le plus employé.
Cherchez le pronom personnel le plus employé.
Cherchez les contextes de ces cinq mots, de ce verbe et de ce pronom.
Pour chaque occurrence, notez:
* les références,
* l’interlocuteur du personnage.
A l’aide des documents obtenus, précisez pour ce personnage:
* ses préoccupations (à qui, à quoi s’intéresse-t-il?),
* son caractère,
* ses sentiments,
* son évolution au cours de la pièce.
En quoi cette étude du vocabulaire est-elle utile pour une meilleure
compréhension de la pièce?
Les questions 1 à 6 sont à résoudre pendant la séance en salle
informatique, les questions 7 et 8 à la maison.
Cette étude peut être considérée comme le fondement même de
notre travail informatique et de notre étude de l’oeuvre, puisque par
la suite, chaque compte-rendu de personnage sera associé à la lecture
méthodique d’extrait où le (ou les) personnages apparaît
principalement.
C - La séance No 3
Elle a lieu le 24/01/97 en salle de classe. Nous effectuons un
compte-rendu du travail fait en salle informatique: " les
situations respectives des personnages ". Le travail des élèves
est corrigé, les interprétations sont affinées, il est montré aux élèves
que la rigueur est de règle dans toute étude et que d’un relevé
minutieux, apparemment anodin (selon les élèves), surgissent les idées
directrices de la pièce.
D - La séance No 4
Elle a lieu le 31/01/97 en salle informatique. Le travail
commencé et non achevé le 17/01/97 est terminé à cette occasion:
" étude approfondie des personnages ". Nous
alternons volontairement les cours en salle de classe et ceux en salle
d’informatique afin d’éviter tout phénomène de répétition
susceptible de créer un caractère de monotonie et donc d’ennui.
E - La séance No 5
Elle a lieu le 07/02/97 en salle de classe. Un élève fait le résumé
de l’acte I et nous effectuons la lecture méthodique de l’acte I,
scène 1 avec pour objectif: l’étude d’une scène d’exposition.
Le premier compte-rendu de personnage est effectué par le seul groupe
ayant choisi celui de Madame Pernelle. Puis, ce travail est commenté en
groupe et corrigé par le professeur, les objectifs et l’intérêt
d’une telle étude semblent plus évidents aux élèves, cela sert également
de modèle aux autres élèves et leur permet de comprendre ce que
l’on attend plus précisément.
F - La séance No 6
Elle a lieu le 14/02/97 en salle de classe. La lecture méthodique
de l’acte I, scène 4 avec pour objectif l’étude du comique est
effectuée.
Avec le groupe qui a travaillé le personnage d’Orgon et avec les
trois groupes qui ont travaillé le personnage de Dorine, nous
effectuons successivement le compte-rendu de ces personnages, en écho
à la scène 4 de l’acte I.
G - La séance No 7
Elle a lieu le 07/03/97 en salle de classe. Un élève fait le résumé
de l’acte II et nous effectuons la lecture méthodique de l’acte II
scène 4 avec, pour objectif, l’étude d’une scène de dépit
amoureux.
Les quatre groupes d’élèves qui ont choisi le personnage de Mariane
et le groupe qui a choisi le personnage de Valère rendent compte de
leur travail à la classe. Le professeur corrige ou affine leur interprétation.
Cette étude est faite en écho à la lecture de la scène.
H - La séance No 8
Elle a lieu le 14/03/97 en salle informatique. La moitié de la
classe a à faire l’étude du mot coeur, l’autre moitié,
celle du mot Ciel. Ils choisissent ensuite le personnage qu’ils
vont plus précisément étudier. Cet exercice a pour objectif de préparer
les lectures méthodiques de l’acte III, scène 3 et de l’acte V, scène
7.
Afin de faciliter leur analyse, les élèves ont à compléter les
tableaux suivants:
ETUDE DU MOT COEUR
Les personnages |
1 - Les emplois du mot coeur et coeurs (acte, scène
et vers) |
2 - Les interlocuteurs (ou " destinataires ") |
3 - Le mot est-il repris par le destinataire? Dans quel but? |
Madame Pernelle |
|
|
|
Orgon |
|
|
|
Elmire |
|
|
|
Damis |
|
|
|
Mariane |
|
|
|
Valère |
|
|
|
Cléante |
|
|
|
Tartuffe |
|
|
|
Dorine |
|
|
|
Monsieur Loyal |
|
|
|
Un exempt |
|
|
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Faites des remarques fondées
sur l’ensemble des points étudiés.
ETUDE DU MOT COEUR
Personnage étudié: |
INTERLOCUTEURS |
|
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|
4 - Avec quel(s) déterminant(s) le mot est-il employé.
Classez ces déterminants par catégorie grammaticale. |
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5 - Avec quelle nuance ces déterminants sont-ils employés? Précisez
tout emploi original.
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6 - Essayez pour chaque occurrence du mot de donner un nom, un
pronom ou une expression équivalente que vous pourriez lui
substituer. |
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7 - Classez ces emplois de sens différents, faisant ainsi
apparaître le champ sémantique du mot dans cette pièce. |
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8 - Relevez les verbes dont ce nom est: sujet / COD / CC. |
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9 - Précisez à quels champs lexicaux appartiennent ces
verbes. |
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10 - Faites éventuellement des remarques concernant les
emplois métaphoriques de ce mot. |
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11 - Quels mots de sens proche trouvez-vous dans le voisinage
du mot coeur? Commentez leur emploi. |
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ETUDE DU MOT CIEL
Personnage étudié: |
INTERLOCUTEURS |
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1 - Relevez les expressions qui contiennent le mot Dieu (notez
acte, scène et vers). |
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2 - Quelles remarques faites-vous sur ces expressions? |
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3 - Les emplois du mot Ciel (acte, scène et vers).
Distinguez avec Tartuffe, sans Tartuffe mais avec Orgon et
Pernelle, sans Tartuffe ni ses partisans. |
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4 - Relevez les différentes constructions dans lesquelles
entre le mot Ciel. |
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5 - Les emplois des mots Prince, pouvoir, monarque dans
le cinquième acte. Relevez les différentes constructions dans
lesquelles entre ces mots. |
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6 - Comparez les constructions dans lesquelles ces mots
interviennent avec celles qui contiennent le mot Ciel.
Quels rapprochements établissez-vous? |
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Questions annexes :
Quand les adversaires de Tartuffe
utilisent-ils Ciel? Quand les partisans de Tartuffe utilisent-ils Ciel?
En mettant en commun vos recherches et à la lumière des questions 5 et
6, qu'en concluez-vous sur les rapports entre politique et religion dans
l'ensemble de la pièce?
I - La séance No 9
Elle a lieu le 21/03/97 en salle de classe. Un élève fait le
résumé de l’acte III et nous effectuons la lecture méthodique des
vers 966 à 1000 de l’acte III scène 3, avec, pour objectif, l’étude
du double langage de Tartuffe.
Le groupe qui a choisi le personnage de Tartuffe et les deux groupes
qui ont choisi celui d’Elmire effectuent le compte-rendu de ces
personnages, en écho à cette scène.
J - La séance No
10
Elle a lieu le 28/03/97 en salle de classe. Deux élèves font
le résumé de l’acte IV et de l’acte V. La lecture méthodique de
l’acte V scène 7 avec, pour objectif, l’étude d’un dénouement,
est effectuée.
Le groupe qui a choisi le personnage de Damis et les deux groupes qui
ont choisi celui de l’Exempt effectuent le compte-rendu de ces
personnages ,en écho à la scène étudiée.
K - La séance No
11
Elle a lieu le 10/04/97 en salle vidéo. Les élèves
visionnent des séquences d’une représentation filmée de la Comédie
Française, mise en scène par Jacques Charon, avec Jacques Charon,
Robert Hirsch, Jacques Toja, Michel Duchaussoy, Claude Seigner et
Denise Gence dans les principaux rôles, correspondant aux extraits étudiés
en classe.
L - La séance No
12
Elle a lieu le 11/04/97 en salle de classe. Il s’agit
d’une évaluation sommative sur l’étude que nous avons faite. Après
avoir répondu à un questionnaire bilan, à partir des relevés qui
leur sont fournis et ayant leur livre à disposition, les élèves
doivent effectuer le compte-rendu du personnage de Cléante.
QUESTIONNAIRE BILAN
Vous devez justifier toutes vos réponses.
Avez-vous préféré les cours en salle informatique ou ceux en salle de
classe?
L’outil informatique vous a-t-il été utile pour l’étude et la
compréhension de Tartuffe?
Quel exercice avez-vous préféré?
Quel exercice vous a déplu?
DEVOIR EN CLASSE : LE TARTUFFE
Le personnage de CLEANTE
Septième personnage de la distribution, il cumule un nombre
total d’occurrences de 2330 et arrive ainsi en quatrième position. Il
apparaît dans quinze scènes (dont une où il ne parle pas)
essentiellement à l’acte I et à l’acte V.
Voilà les informations qu’un relevé sur l’ordinateur nous fournit:
Les cinq mots les plus employés. |
Les références |
L’interlocuteur |
zèle
Attention: signifie
ardeur religieuse, dévotion (terme biblique). |
v.358 v.360 v.373
v.401
v.1257
v.1612 v.1626
v.1888 |
Orgon
Tartuffe
Orgon
Tartuffe |
frère |
v.259 v.280 v.311 v.351
v.384 v.409 v.1860 v.1947 |
Orgon |
Ciel |
v.324 v.370 v.376 v.402
v.1219 v.1224 v.1227
v.1259 |
Orgon
Tartuffe |
coeur |
v.324 v.382
v.1194 v.1259
v.1615
v.1711
v.1951 |
Orgon
Tartuffe
Orgon
Orgon / Elmire
Orgon |
dévots |
v.326 v.329 v.356 v.361 v.382 |
Orgon |
dévotion |
v.332 v.366 v.390 |
Orgon |
Le verbe le plus employé |
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La personne la plus employée |
vous (89 occurrences).
Il est important de noter un sous-emploi de la première personne
du singulier, je (26). |
A partir de ces relevés, en vous appuyant précisément sur le texte
(n’hésitez pas à le citer et à donner les références), répondez
aux questions suivantes:
Justifiez pour chaque terme son utilisation, en comparant, si nécessaire,
avec les autres personnages que nous avons étudiés et définissez à
partir des questions suivantes le personnage de Cléante.
Dites quelles sont ses préoccupations (à qui, à quoi s’intéresse-t-il?).
Quel est son caractère?
Quels sont ses sentiments et ses relations avec les autres personnages?
Quelle est son évolution au cours de la pièce?
De qui, à votre avis, est-il le porte-parole?
Le jeu des acteurs dans la représentation filmée que vous avez vue,
convient-il avec la représentation des personnages que nous avions élaborée
en cours à travers notre étude du discours et nos lectures méthodiques.
V - déroulement des séances
A - Une motivation plus grande
En ce qui concerne la motivation, la première séance fut très
concluante, puisque des élèves qui, d’habitude le vendredi à
12h24, me signifient que le cours est fini (nous avons cours de 11h00
à 12h25 et il n’y a pas de sonnerie.) étaient encore en train de
travailler à 12h31. J’ai dû leur signaler que le cours était fini
et qu’ils pouvaient sortir.
Les autres cours en salle informatique se sont déroulés normalement
avec, peut-être, une baisse d’intérêt et un peu de distraction
pour l’exercice concernant l’étude des mots Ciel et coeur.
J’ai voulu mettre en pratique une autre possibilité d’étude que
le logiciel proposait; malheureusement, le manque de temps et le
manque de cohésion du groupe, la baisse d’intérêt pour un
exercice peut-être trop difficile et trop abstrait pour les élèves
a voué cette séance à l’échec. Mis à part le travail sérieux
effectué par un ou deux groupes, cet exercice n’a pas du tout été
satisfaisant et j’ai même renoncé à l’exploiter.
Il est important également de noter une participation plus grande de
la part des élèves lors des lectures méthodiques et des
comptes-rendus des personnages, surtout lorsqu’il s’agit du
personnage qu’ils ont étudié.
B - Un problème essentiel: le temps
Cependant, si l’attention et l’intérêt pour le cours ont
été globalement satisfaisants en début de séquence, il n’en a
pas été de même à la fin. En effet, j’ai constaté que le défaut
majeur d’une telle séquence était sa longueur. Les séances en
salle informatique ne sauraient remplacer les séances, en salle de
classe, de lectures méthodiques. On ne saurait se passer non plus de
séances en salle informatique, travail essentiel à la préparation
des lectures méthodiques. Problème apparemment insoluble, qui
allonge considérablement la longueur de la séquence, provoquant chez
les élèves un sentiment de lassitude.
VI - analyse des travaux des eleves
A - Situations respectives des
personnages
Le premier travail que les élèves ont eu à faire concerne " les
situations respectives des personnages " (Cf. Séance No1
p.17).
a) Le tableau
Il est intéressant de remarquer que le tableau a généralement
été complété avec soin par la plupart des élèves (bien qu’en
début de séance, j’ai dû rectifier le travail de certains, qui
avaient commencé à compléter le tableau par des croix.) Enfin,
d’autres, dans leurs classements ont utilisé des chiffres au lieu
des noms des personnages, ce qui ne leur a pas facilité
l’observation et l’interprétation qui en découlait.
Globalement, je remarque, cependant qu’ils ont su faire preuve immédiatement
de rigueur.
b) L’interprétation
Le premier petit travail d’interprétation qui leur était
demandé: 6) Comparez les deux classements en notant et en
essayant d’interpréter les différences. Vous pourrez relever par
exemple: les personnages à la fois présents et bavards, les
personnages présents et peu loquaces, les personnages peu présents
mais bavards, a été inégalement réussi. Certains élèves se
sont contentés de n’étudier que les deux premiers personnages
des classements. D’autres, au contraire, ont fait une longue énumération
exhaustive, sans véritable interprétation. Exemple: Orgon est
beaucoup présent et parle beaucoup, Elmire est beaucoup présente
et parle peu etc. ... Enfin certains, en fonction de la première
lecture qu’ils ont faite de la pièce (ils avaient à la lire
pendant les vacances de Noël) ont fait des remarques intéressantes.
Exemple: Les personnages peu présents mais bavards: Tartuffe, il
est présent dans 11 scènes, mais il est en troisième position du
second classement. Ce qui montre que le peu de scènes où il est là,
il parle beaucoup. Néanmoins, il n’est pas souvent là car il est
l’objet des conversations des autres.
B - Etude approfondie des personnages
Le second travail que les élèves ont eu à faire est " l’étude
approfondie des personnages ". Travail de recherche tout
d’abord en salle informatique, qui devait aboutir à un travail
d’exposé collectif devant la classe.
Les élèves avaient le choix de leur personnage et il n’est pas
inintéressant d’étudier ce point. En effet, j’ai remarqué tout
d’abord que certains, peu portés à l’effort, s’étaient précipités
sur l’Exempt, sous prétexte qu’il parle relativement peu (son
discours n’est pas pour autant inintéressant). Le personnage de
Mariane, quant à lui, a eu un franc succès que j’ai expliqué par
sa jeunesse et son rôle dans l’intrigue amoureuse avec Valère.
Paradoxalement, le personnage de Tartuffe n’a été choisi que par
un seul groupe. Peut-être les élèves ont-il eu peur de se
confronter au personnage éponyme ? Enfin, Cléante, personnage
capital, n’a été retenu par personne; il est évident que les élèves,
à la première lecture, n’ont pas perçu l’importance de son rôle,
d’autres encore, comme j’ai pu le remarquer dans certains
commentaires de l’exercice numéro 1, hésitent sur son sexe! L’évaluation
sommative, consacrée à ce personnage, n’en sera que plus intéressante.
Le travail a été, par la plupart des élèves, pris au sérieux et
plus ou moins correctement effectué. Il est cependant intéressant de
remarquer que le choix des mots pouvait présenter des difficultés.
En effet, il était parfois nécessaire d’avoir un certain recul par
rapport à la pièce afin de porter directement toute son attention
sur certains mots-clefs. Il était, par exemple, intéressant de noter
l’emploi abusif de l’exclamation " Ah! " chez
Orgon et d’en tirer des observations sur son caractère emporté; ce
mot, les élèves ne l’ont pas remarqué. Enfin, le choix du verbe
s’est avéré aléatoire, même avec un certain recul je ne vois guère
pourquoi (et a fortiori les élèves) tel ou tel verbe serait plus
important et donc, il demeure sans grand intérêt en ce qui concerne
l’interprétation.
C - Questionnaire bilan
a) " Victoire "
en salle informatique !
L’hypothèse de départ s’est vérifiée, puisqu’à la
question " Avez-vous préféré les cours en salle
informatique ou ceux en salle de classe? ", vingt-quatre
élèves répondent avoir préféré les cours en salle informatique
et ceci pour diverses raisons: J’ai préféré les cours en
salle informatique car ça change un peu du stylo et de la feuille
blanche habituels. Ça nous fait travailler et voir les cours de
français d’un autre côté. / J’ai préféré les cours en
salle informatique, car ils changent des cours normaux, ils sont
moins ennuyeux. / J’ai préféré les cours en salle informatique
car c’est un travail souvent plus intéressant./ J’ai préféré
les cours en salle informatique car c’est un travail de groupe et
il y a un travail de recherche. / J’ai préféré les cours en
salle informatique. Je trouve que le travail de recherche était
plus intéressant. A la lecture de ces quelques réponses, il
apparaît que le travail en salle informatique a bien su motiver les
élèves. Le changement de lieu et de forme de travail semble leur
avoir convenu, ainsi que le fait de les avoir mis en position de
chercheurs, solutions proposées précédemment: motiver par le mode
de travail / motiver par la représentation de la discipline /
mettre l’élève en position de chercheur.
Les élèves qui ont préféré le travail en salle de classe ont
cependant des arguments très solides comme: J’ai préféré
les cours en salle de classe. Nous y avons appris plus de choses. Et
l’important du travail concernant le vocabulaire n’a pas été
fait en salle informatique et c’est ce travail qui était le plus
intéressant. Cependant, il est à noter que ces élèves, étaient
déjà motivés par le cours de français, en général et ceci dès
le début de l’année.
Le travail en salle informatique semble donc présenter peu d’intérêt
pour les élèves attentifs à un cours habituel, mais parvient
cependant à motiver les élèves a priori peu, voire pas, intéressés
par le français.
b) Un vif intérêt pour l’outil
informatique
Vingt-cinq élèves sur trente-six, répondent positivement
à la question " L’outil informatique vous a-t-il été
utile pour l’étude et la compréhension de Tartuffe? ".
Il apparaît donc que globalement les élèves ont ressenti et apprécié
l’intérêt d’un tel travail, notamment en ce qui concerne l’étude
du vocabulaire et des personnages. Leurs arguments sont les
suivants: L’étude du vocabulaire employé par les différents
personnages permet de mieux cerner leur caractère. / L’outil
informatique m’a été utile surtout pour la compréhension des
attitudes des personnages. Il nous a permis de mieux les cerner. /
L’ordinateur nous a fait découvrir des côtés du texte que
l’on n’aurait peut-être pas découvert simplement en lisant le
texte. / Nous comprenons bien la structure de la pièce et les
relations qui existent entre les personnages. D’autres ont
apprécié le caractère pratique de l’ordinateur: L’outil
informatique m’a été utile pour l’étude et la compréhension
de Tartuffe. Lorsqu’il fallait chercher des mots ou des
vers en particulier, c’était bien plus rapide qu’avec le livre.
/ L’outil informatique m’a paru utile à la compréhension de Tartuffe
car les recherches sont plus rapides et plus intéressantes.
Il apparaît donc que globalement cette étude a intéressé les élèves,
qui se sont montrés satisfaits du travail entrepris.
c) Echecs et réussites
Les deux exercices qui semblent avoir eu le plus de succès
auprès des élèves sont "l’étude approfondie des
personnages" et "les situations respectives des
personnages". Ceux qui semblent leur avoir le plus déplu sont
" l’étude des mots Ciel et coeur ".
Cette dernière réponse ne m’étonne nullement; en effet, au
cours de la séance, je m’étais rendu compte, comme je l’ai dit
précédemment, de la difficulté des exercices et du manque de
temps, raisons qui m’ont contrainte à abandonner ce travail. En
revanche, il est tout à fait satisfaisant de constater que les élèves
ont perçu tout l’intérêt de l’étude des personnages et que
ce travail les a intéressés.
D - Evaluation sommative
a) Proposition d’un corrigé
1. Justifiez pour chaque terme son utilisation, en comparant,
si nécessaire avec les autres personnages que nous avons étudiés
et définissez à partir des questions suivantes le personnage de Cléante.
Les termes zèle, Ciel, dévots et dévotion
peuvent être traités ensemble, car ils relèvent du même
champ lexical, celui de la religion, ainsi que frère, étudié
ci-dessous.
En effet, Cléante emploie très souvent le terme zèle,
signifiant ici ardeur religieuse, dévotion, car il s’intéresse
tout particulièrement au problème de la dévotion, comme les
occurrences des termes dévots et dévotion le
montrent également. Dans la même tirade, ce terme revient quatre
fois dans le discours qu’il tient à Orgon. Cependant, il est intéressant
de noter que dès le début de la pièce, et cela va se répéter
par la suite, il distingue le " vrai zèle " du
" faux ", mettant ainsi déjà en évidence les
deux camps qui vont s’opposer tout au long de la pièce. Il est
intéressant de noter les adjectifs qualifiant ce terme au vers 358 véritable,
au vers 360 spécieux, au vers 1257 vrai, au vers 1612
feint, au vers 1626 vrai. Le mot Ciel, désignant
Dieu, revient également souvent dans la bouche de Cléante, pour
mettre notamment en évidence le fait que le Ciel est seul juge,
au-dessus de tout (cf. vers 324 le Ciel voit mon coeur) et
qu’il n’attend pas après les mesquineries des faux-dévots (cf.
vers 370 Par le chemin du Ciel courir à leur fortune).
L’emploi du terme frère, exclusivement destiné à Orgon
est également remarquable dans la bouche de Cléante. Beau-frère
d’Orgon, nous pouvons penser que Cléante l’appelle mon frère
par sympathie et, notamment, lorsqu’il veut le ramener à la
raison. Loin des abus de ce terme d’un Tartuffe ou même d’un
Orgon, qui, de manière dévote, s’interpellent l’un l’autre mon
frère, nous avons là un emploi juste et mesuré de ce terme,
qui met en valeur l’emploi abusif qu’en font les autres
personnages de la pièce.
Enfin, le terme coeur revient également très souvent dans
le discours de Cléante, cependant il est intéressant de noter que
ce terme ne désigne nullement le siège des sentiments amoureux,
sens qu’il avait dans le discours de Tartuffe, mais au contraire
le siège des sentiments vertueux. Cléante apparaît d’ailleurs
comme un homme de coeur.
Au terme de cette étude du vocabulaire, il semble que Cléante
utilise le même vocabulaire que Tartuffe (nous retrouvions, en
effet, chez ce personnage les termes Ciel, coeur et frère),
il serait en quelque sorte le double vertueux du faux-dévot,
mettant ainsi en évidence par son discours le faux langage de
Tartuffe.
2. Dites quelles sont ses préoccupations (à qui, à quoi
s’intéresse-t-il?)
L’étude précédente nous a permis de mettre en évidence les
préoccupations de Cléante, qui sont la vraie dévotion en
opposition à la fausse. Nous remarquons également que son
interlocuteur privilégié est Orgon, un Orgon " tartuffié ",
qu’il cherche à ramener sur le chemin de la raison.
L’observation de la personne la plus employée (vous), nous
conduit à dire qu’il est beaucoup plus préoccupé des autres que
de lui-même, comme le note également un sous-emploi de la première
personne du singulier. Enfin, il est non seulement préoccupé de
ramener le bon ordre dans la maison perturbée par l’arrivée de
Tartuffe, mais il prend également le parti des deux amants, Valère
et Mariane. C’est en effet lui qui tente d’intervenir à ce
propos auprès d’Orgon (cf. Acte I scène 5), mais, c’est aussi
lui, qui va prévenir Valère du danger que court son amour.
3. Quel est son caractère?
La principale caractéristique de Cléante est la raison.
Personnage raisonnable et raisonneur, il est aussi vertueux. C’est
" l’honnête homme " de la pièce, homme mesuré
qui privilégie la vérité à l’apparence, la modération à
l’excès.
4. Quels sont ses sentiments et ses relations avec les autres
personnages?
Il n’a de relations essentielles qu’avec deux personnages,
Orgon et Tartuffe. Injustement traité de libertin par le camp des
faux-dévots, il expose cependant à plusieurs reprises sa juste
conception de la religion. Défendant loyalement les intérêts de
la famille, il sait, sans emportement, par la justesse de son
discours, faire taire Tartuffe (cf. vers 1887 à 1896) et ramener
Orgon à la mesure (cf. vers 1947 à 1956).
5. Quelle est son évolution au cours de la pièce?
Personnage juste et mesuré dès le début (cf. vers 93 à 102),
il le reste tout au long de la pièce et jusqu’à la fin (cf. vers
1947 à 1956).
6. De qui, à votre avis, est-il le porte-parole?
Cléante, par sa modération et la vision qu’il donne d’une
pratique religieuse fondée sur l’humilité, l’indulgence et la
pratique discrète des vertus (cf. vers 389 à 404) en opposition
aux excès des faux-dévots, nous suggère qu’il est le
porte-parole de Molière lui-même. Tout comme Molière, il s’en
prend à la fausse dévotion pour mieux défendre la vraie.
7. Le jeu des acteurs dans la représentation filmée que vous
avez vue, convient-il avec la représentation des personnages que
nous avions élaborée en cours à travers notre étude du discours
et nos lectures méthodiques?
Je ne propose pas pour cette question de corrigé type, nous en
débattrons en classe, au
cours de la correction du devoir.
b) Travaux des élèves
Le devoir que les élèves avaient à effectuer, en 1h30 en
salle de classe, concernant l’étude du personnage de Cléante, a
relativement bien été réussi. Ils sont parvenus à répondre à
toutes les questions qui ont été plus ou moins bien développées
et la moyenne générale obtenue est de 11/20, les notes allant de 2
à 19/20. J’ai cependant noté, chez les élèves les plus
faibles, un manque de temps, notamment pour la rédaction de la
dernière question, qui nécessitait pourtant un effort
d’argumentation. Sans doute, auraient-ils eu besoin d’une
demi-heure supplémentaire, pour que cette question soit plus
significative.
La première question, qui devait leur permettre de faire une
analyse plus fine du personnage en s’appuyant bien sur le texte,
et ainsi de mieux répondre aux questions suivantes, a bien été développée
par les élèves qui en ont compris le sens et l’intérêt. La
plupart ont su citer le texte au moment opportun et en s’y référant
sans contresens. Un seul élève (irréductible par ailleurs)
s’est contenté de recopier sous la forme d’un texte les données
fournies par l’ordinateur. Il faut cependant préciser qu’ils étaient
parfaitement entraînés à ce genre d’exercice, l’ayant eux-mêmes
tous fait au moins une fois pour un personnage et ayant entendu la
correction de tous les personnages, excepté Cléante.
Le personnage de Cléante a, en outre, été très bien compris par
la majorité des élèves. Ils ont globalement fait de très bonnes
remarques à son sujet et l’ont bien perçu comme le raisonneur de
la pièce. Ils ont saisi qu’il représentait le parti des gens
raisonnables et modérés dans leurs comportements. Il n’y a
d’ailleurs eu que très peu de contresens à son sujet. Les
quelques graves erreurs d’interprétation que j’ai relevées
sont sans doute due à une mauvaise assimilation des travaux faits
en classe et à une lecture peu attentive (c’est d’ailleurs le même
élève qui pensait que Cléante était de sexe féminin!) Certains,
cependant, n’ont pas bien su observer le caractère modéré de Cléante.
La plupart, toutefois, ont remarqué qu’il tient un discours
identique du début à la fin de la pièce.
Enfin, il est intéressant de noter, que très peu d’élèves ont
su correctement répondre à la question " De qui, à
votre avis est-il le porte-parole? ". La question était-elle
trop sibylline? Sans doute, ont-ils péché par excès de zèle, et,
trop attentifs à observer le texte, ils ont négligé de prendre du
recul par rapport au texte et de faire référence au contexte
historique, étudié en début de séquence.
Cette évaluation sommative est donc satisfaisante dans son
ensemble, les bons éléments de la classe argumentent désormais
parfaitement, tout en s’appuyant de manière précise sur le texte
(neuf notes sont égales et supérieures à 15/20). Certains élèves,
plus faibles, ont bien su profiter de cet exercice pour progresser
en lecture méthodique et ont réussi à obtenir des notes de 8 à
10/20. Ceux qui, cependant, à cette période de l’année, n’ont
pas encore compris ce qu’était une lecture méthodique semblent
n’avoir rien compris à l’étude que nous avons menée et aux
exercices que nous avons faits. L’écart semble s’être creusé
entre eux et la classe (cinq élèves).
VII - CONCLUSION
Le travail que j’ai mené avec ma classe s’est donc avéré
globalement satisfaisant. En effet, il semble que les élèves aient été
plus motivés par le cours et les hypothèses émises se sont vérifiées.
Changer de lieu de travail, donner une autre représentation du français,
varier les exercices, rendre les élèves plus responsables des
recherches, semblent être une bonne solution afin de les intéresser.
En ce qui concerne la lecture méthodique, je peux dire que ce travail a
sans doute aidé une grande partie de la classe, mais qu’il n’a rien
pu pour les éléments qui, dès le début, refusaient toute forme de
travail, si différent soit-il. Désormais, il faut cependant, que les
élèves conservent les bons réflexes acquis et qu’ils n’oublient
pas de les appliquer à tous les autres textes qu’ils vont étudier et
ceci en dehors de tout travail informatique.
La leçon que j’ai tirée de cette expérience est qu’il convient de
se donner un objectif bien précis (par exemple l’étude des
personnages) et de s’y tenir. Avoir ajouté l’étude des mots Ciel
et coeur est notamment une erreur, que je ne recommencerai pas.
En outre, j’ai constaté que le principal défaut de cette séquence
est sa durée, comme je l’ai déjà précisé. Il faudrait donc
trouver le moyen de faire faire aux élèves, dans la mesure du
possible, certaines recherches par eux-mêmes, à la bibliothèque, par
exemple. Cela implique, toutefois, que les élèves sont motivés et
qu’ils vont d’eux-mêmes, avec sérieux, faire le travail demandé.
Avec un profil de classe tel qu’il se présentait cette année, cela
semblait difficile. Le problème reste donc insoluble, car l’étude de
Tartuffe ne saurait se passer des quelques grandes lectures méthodiques
que j’ai effectuées en salle de classe.
L’informatique, comme approche d’une oeuvre intégrale, s’avère
donc un outil intéressant et les logiciels, conçus notamment par
Pierre Muller et Michèle Sarrazin, sont particulièrement adaptés à
une découverte originale des oeuvres en classe de lycée. Une étude
des Fleurs du Mal de Baudelaire grâce au Logitexte Analyses
des Fleurs du Mal, de P. Muller et de M. Sarrazin serait
probablement très fructueuse à conduire...
BIBLIOGRAPHIE
Equipe de Grenoble, Place et rôle de la notion de personnage
dans les séquence d’étude d’une Oeuvre intégrale, " Etude
de l’oeuvre intégrale ", Recherches I.N.R.P.
Pierre Muller, Des textes avec ou sans ordinateur, Recherches
I.N.R.P.
Pierre Muller, Informatique et études de textes, Recherches
I.N.R.P.
Pierre Muller et Michèle Sarrazin, Analyses du Tartuffe,
Recherches I.N.R.P.
Anne Ubersfeld, Les termes clés de l’analyse du théâtre.
IUFM DE GRENOBLE
MEMOIRE PROFESSIONNEL PLC2
DISCIPLINE : LETTRES MODERNES
ANNEE ET MOIS DE SOUTENANCE : MAI 1997
NOM ET PRENOM DU STAGIAIRE : COMBE Christelle (Epouse
CELIK)
TITRE DU MEMOIRE : TARTUFFE ET L’ORDINATEUR, L’INFORMATIQUE
COMME APPROCHE D’UNE OEUVRE INTEGRALE AU LYCEE
SOUS LA DIRECTION DE : Monsieur J.F. MASSOL
RESUME: Une classe de seconde, a priori peu motivée par le
Français et présentant des difficultés d’interprétation,
entreprend l’étude de Tartuffe, en oeuvre intégrale, à
partir d’un logiciel informatique, spécialement conçu à cet effet.
Les élèves, à travers un relevé et une analyse précise du
vocabulaire, parviennent à faire une étude approfondie des personnages
de la pièce.
MOTS CLES (10 MAXIMUM): - Seconde
- Oeuvre intégrale
- Tartuffe
- Informatique
- Personnages
- Lecture méthodique
- Motivation
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