Mémoire sur Tartuffe
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TARTUFFE ET L’ORDINATEUR

 Mémoire professionnel PLC2 de C. COMBE-CELIK Année 1996-1997,
 L’informatique comme approche d'une oeuvre intégrale au lycée,
 sous la direction de M. J.F. MASSOL

sommaire

I - la classe et les problèmes qu’elle présente

    A - La seconde 14 du Lycée du Grésivaudan (1996-1997)
    B - Désintérêt et difficulté d'interprétation

II - L’outil informatique pour la classe de Français actuellement

    A - Un outil de " consommation courante "
    B - L'outil informatique au lycée du Grésivaudan
    C - L'outil informatique et l'enseignement du français
        a) Les logiciels: exemples divers
        b) Les logiciels: avantages et inconvénients
        c) La démarche proposée par P. Muller
        d) L’avis des élèves

III - TARTUFFE ET L’ORDINATEUR

    A - Présentation du logiciel
    B - Choix opérés
    C - Proposition de solutions
        a) Motiver par le mode de travail
        b) Motiver par la représentation de la discipline
        c) Mettre l’élève en position de chercheur
    D - Interprétation de Tartuffe proposée

IV - Organisation de la séquence

    A - La séance No 1
    B - La séance No 2
    C - La séance No 3
    D - La séance No 4
    E - La séance No 5
    F - La séance No 6
    G - La séance No 7
    H - La séance No 8
    I -  La séance No 9
    J - La séance No 10
    K - La séance No 11
    L - La séance No 12

V - Déroulement des séances

    A - Une motivation plus grande
    B - Un problème essentiel : le temps

VI - analyse des travaux des élèves

    A - Situations respectives des personnages
        a) Le tableau
        b) L'interprétation
    B - Etude approfondie des personnages
    C - Questionnaire bilan
         a) "Victoire" en salle informatique
         b) Un vif intérêt pour l'outil informatique
         c) Echecs et réussites
    D - Evaluation sommative
        a) Proposition d'un corrigé
        b) Travaux des élèves

VII - CONCLUSION

VIII - BIBLIOGRAPHIE

 

I - la classe et les problèmes qu’elle présente

A - La seconde 14 du Lycée du Grésivaudan (1996-1997)
Je suis actuellement en poste au Lycée du Grésivaudan. Cet établissement se caractérise par son cadre exceptionnel dans la vallée du Grésivaudan et par sa très grande modernité. Il est, en effet, soutenu financièrement par les entreprises de la région et se veut un établissement pilote, dit de la quatrième génération. Lycée général et technologique, il privilégie la modernité et l’ouverture sur l’extérieur, il entretient des relations de partenariat avec des établissements du monde entier. Une section, appelée Mac Luhan, accueille des élèves étrangers dans le lycée, à qui il est proposé un enseignement adapté à leur situation. L’ouverture sur le monde extérieur (pays riches et pays pauvres confondus) ainsi que le bilinguisme sont les éléments essentiels du projet d’établissement.
Personnellement, j’enseigne dans cet établissement le Français à une classe de seconde. Cette classe regroupe un nombre important d’élèves de sexe masculin (vingt-trois garçons sur un total de trente-six) qui, pour plus de la moitié (seize sur trente-six), ont pour option et principal centre d’intérêt la technologie (TSA). Le niveau de la classe est très hétérogène, des élèves, à la compréhension et à l’analyse fines, côtoient des élèves aux lacunes innombrables. Cette hétérogénéité se retrouve, selon le constat de mes collègues, dans toutes les matières. A ceci s’ajoute une forte tendance à l’agitation et à la distraction pendant les cours. Il apparaît impératif de canaliser leur attention et leur énergie.

B - Désintérêt et difficulté d’interprétation
Dès le début de l’année, j’ai eu deux principaux problèmes à affronter, l’un très général, l’autre plus technique: un désintérêt général face au cours de Français et une absence d’argumentation au cours des lectures méthodiques.
En effet, ayant donné en début d’année un questionnaire qui comportait la question:  " Que pensez-vous du cours de Français? ", j’ai remarqué un désintérêt total pour la matière de la plupart des élèves. J’ai relevé notamment quelques affirmations de leur part: Le Français m’ennuie / Je n’aime pas trop le Français, car je ne vois pas trop ce que cela m’apporte / Le Français peut être intéressant s’il est bien enseigné, mais il est pénible lors des exercices / Le Français à l’oral, c’est bien, mais à l’écrit, ça devient trop complexe / Le Français ne m’a jamais fait du bien, j’ai toujours eu des énormes difficultés dans cette matière. Certains trouvent parfois de l’intérêt pour la discipline notamment pour la grammaire et la conjugaison, cours auxquels ils n’auront plus affaire au lycée ... ou encore pour la rédaction. La lecture de textes n’apparaît à aucun moment dans leurs réponses; leur désintérêt pour cet exercice est confirmé par leurs réponses à une question, dans laquelle je leur demandais de citer les textes qu’ils avaient étudiés l’année dernière. Bien des élèves ne se souvenaient plus des titres ou du nom des auteurs ou encore des deux! Il apparaît donc, après cette première approche de la classe, que les élèves ne voient nullement l’intérêt, ni l’utilité d’étudier des textes littéraires. A cela s’ajoute le constat que j’ai pu faire au cours de diverses lectures méthodiques et après en avoir discuté avec eux: ils sont complètement déroutés devant l’étude de textes appartenant aux siècles passés, la lecture notamment d’un texte théâtral du XVIIème siècle leur paraît particulièrement aride.
Le premier problème qui se pose donc à nous, est un problème de motivation. En effet, comment intéresser de tels élèves à une oeuvre telle que Le Tartuffe de Molière que nous nous proposons d’étudier au cours des mois de janvier et février en oeuvre intégrale?
En outre, j’ai constaté au cours des lectures méthodiques que nous avons faites jusque là que, très souvent, après une lecture plus ou moins superficielle du texte, les élèves ont des intuitions, parfois bonnes, mais qu’ils ne parviennent pas à expliquer, ni surtout à justifier en s’appuyant sur le texte. Cela est très évident lors du jeu questions-réponses en classe, mais aussi à la lecture des travaux de préparation qu’ils me rendent. Un problème, lié à la lecture méthodique, semble donc surgir ici: comment leur faire acquérir les bons réflexes et leur montrer que toute interprétation et production de sens relève toujours d’une étude minutieuse du texte et de relevés préalables.
Bien que ces deux problèmes aient été jusque là analysés séparément, nous pouvons toutefois nous demander s’il n’existe pas un lien entre eux. En effet, si les élèves ne voient pas l’utilité d’étudier des textes littéraires, pourquoi feraient-ils l’effort de justifier leurs intuitions?
C’est donc une solution commune à ces deux problèmes que je me suis efforcée de trouver et j’ai pensé que l’utilisation de l’outil informatique pourrait être un remède efficace. Une expérience similaire que j’ai menée lorsque j’enseignais le français langue étrangère, m’avait convaincue de l’utilité de cet outil dans l’enseignement.

II - L’outil informatique pour la classe de Français actuellement

A - Un outil de " consommation courante "
L’ordinateur est devenu un outil de consommation courante, de plus en plus présent dans les foyers. Ces appareils sont désormais distribués dans les grandes surfaces ou dans les catalogues de vente par correspondance et les enfants, beaucoup plus familiarisés avec ses appareils que ne le sont les adultes, par le biais des jeux électroniques, sont séduits par l’aspect ludique. Ils passent beaucoup de leur temps face à un écran à manipuler clavier et boutons. A un premier questionnaire que j’ai donné à remplir, sur trente-six élèves, vingt-deux élèves répondent positivement à la question: " Utilisez-vous souvent cet outil? ". L’outil informatique fait donc partie de leur quotidien et ne les déroute nullement.

B - L’outil informatique au lycée du Grésivaudan
Ce nouvel outil s’est également bien implanté dans le milieu éducatif. Le lycée dans lequel j’enseigne actuellement est un lycée particulièrement moderne, qui met à la disposition des professeurs et des élèves le matériel technologique pédagogique le plus récent: plus d’une vingtaine d’ordinateurs, de nombreux logiciels pédagogiques, des CD-ROM, un poste relié à Internet, une salle vidéo, un poste relié à un écran géant de télévision ... Il eût été dommage d’être dans un tel lycée et de ne pas tirer parti de toutes les possibilités qu’il présentait. Mon intérêt personnel pour l’outil informatique et surtout les possibilités qu’il pouvait offrir en classe de Français, m’ont conduite à m’interroger sur l’utilisation qui en était faite à l’école actuellement, et plus particulièrement en classe de Français. Pouvait-il être une solution à mes problèmes?

C - L’outil informatique et l’enseignement du Français
Devant la " montée de l’informatique " à l’école, des chercheurs en didactique ont mis au point un certain nombre de logiciels dont beaucoup adaptés notamment à l’enseignement du Français, tant pour le collège que pour le lycée ou encore pour le Français langue étrangère.

a) Les logiciels: exemples divers
Je citerai ci-dessous pour information les logiciels que j’ai eu l’occasion d’observer:
Pour l’étude du français langue étrangère: - Eurocentres (de Christopher Jones) présente l’avantage d’être modulable, le professeur peut en effet à sa guise créer et modifier les exercices proposés aux élèves.
Pour l’étude du français en collège: - Verbapuces (de J. Colpaert, P. Decavele, W. Decoo, Van Hauwe) permet aux élèves de réviser et de tester leurs connaissances en conjugaison.
- Exonathan 6ème permet aux élèves d’approfondir et de réviser leurs connaissances grammaticales, à partir d’exercices variés.
- Conte II (de A. Lambert), dans la perspective d’une étude du schéma narratif et de travaux d’écriture, offre la possibilité aux élèves de créer leur propre conte ou de travailler à travers des textes préécrits.
- Lire les auteurs (de M. Mouquette, J.P. Jourdan, J. Audran) donne la possibilité aux élèves d’étudier différents textes adaptés à leur niveau, en leur permettant d’affiner leur compréhension par divers exercices.
Pour l’étude du Français en lycée: - Analyses des Fleurs du Mal (de P. Muller et de M. Sarrazin).
- Analyses du Tartuffe (de P. Muller et de M. Sarrazin). Je ne présenterai pas ici ces deux logiciels très proches l’un de l’autre, puisque le dernier a su retenir toute mon attention et fera l’objet de mon étude.

b) Les logiciels: avantages et inconvénients
Jusqu’à présent, les logiciels, notamment en ce qui concerne l’enseignement du Français, (comme par exemple Exonathan 6ème ou encore Verbapuces), semblaient se présenter sous une forme pédagogiquement réductrice. Comme nous le montre Pierre Muller dans son ouvrage Informatique et études de textes, leur démarche était uniforme:
- l’enseignant analyse et interprète l’oeuvre à étudier,
- il enregistre cette interprétation sur ordinateur, sous forme de questions et de réponses,
- l’ordinateur interroge l’élève,
- l’élève répond aux questions,
- l’ordinateur analyse les réponses en n’acceptant que les interprétations prévues.
Cette démarche présente un certain nombre d’inconvénients et pourrait en quelque sorte se passer de l’outil informatique et s’effectuer sous forme d’un questionnaire à trous ou à choix multiples. Elle peut , certes, être satisfaisante en classe de collège, car elle permet aux élèves d’avoir un premier contact avec l’informatique et de trouver un intérêt supplémentaire au cours de français. Elle leur offre également la possibilité d’acquérir une certaine autonomie dans le travail et les forme au travail de groupes. Cependant, elle reste insuffisante en classe de lycée, où il est beaucoup plus intéressant de mettre les élèves en position de chercheur.

c) La démarche proposée par P. Muller et M. Sarrazin
Le logiciel, mis au point par Pierre Muller et Michèle Sarrazin, qui, au contraire, a retenu mon attention, est fondé sur une tout autre démarche qui semble bien mieux convenir à nos objectifs:
- Une base de données textuelles, dépourvue de toute interprétation préalable, est enregistrée dans le logiciel,
- l’élève interroge cette base de données,
- l’ordinateur fournit des résultats,
- l’élève interprète ces résultats.
Aborder les textes à partir du vocabulaire devrait obliger les élèves à porter aux mots une attention plus grande qu’ils ne le font habituellement et, par conséquent, leur permettre d’éviter la paraphrase. Classer des données importantes avant d’essayer de les interpréter devrait aussi habituer les esprits à la rigueur. Formuler des hypothèses de recherche et les vérifier en questionnant la machine devrait constituer un apprentissage à l’autonomie. Voilà les objectifs que se proposent de faire atteindre aux élèves, les concepteurs du logiciel et les raisons pour lesquelles ce genre d’outil m’a semblé offrir un intérêt tout particulier en raison des problèmes que présentait la classe.

d) L’avis des élèves
Comme nous l’avons vu ci-dessus, les élèves utilisent souvent seuls cet outil, mais c’est très essentiellement dans un but ludique (à la question, " si vous utilisez régulièrement cet outil, quel usage en faites-vous? ", la majorité des élèves répondent: des jeux). Cependant, ils semblent que l’utilisation de l’ordinateur en classe de français ne les aient pas rebutés, au contraire. En effet, à un premier questionnaire, ils répondent majoritairement oui (22 sur 36) à la question: " Pensez-vous que l’ordinateur puisse avoir un intérêt en classe de français? Si oui, lequel? ", pour différentes raisons, par exemple: Ça change de l’ordinaire ou encore pour taper des lettres, pour travailler sur la biographie d’un auteur, faire des recherches sur un livre. Huit répondent négativement, tandis que les six autres élèves accordent une confiance totale à leur professeur... Non. Mais si vous le faites, il doit y en avoir au moins un. Ce premier questionnaire m’a donc vivement encouragée à poursuivre le travail que je m’étais proposé de faire.

III - TARTUFFE ET L’ORDINATEUR
Le logiciel sur lequel j’ai donc décidé de travailler appartient à la série " Logitexte" et s’intitule Analyses du Tartuffe, il a été réalisé par Pierre Muller et Michèle Sarrazin; il est accompagné d’un cahier d’exercices pour l’élève.

A - Présentation du logiciel
Il est de manipulation assez simple. En effet, il ne nécessite pas l’utilisation d’une souris et toutes les démarches à effectuer sont explicitées sur l’écran.
Le menu principal du logiciel est le suivant:
- Informations sur le logiciel: elles présentent le logiciel et expliquent le contenu des différents traitements.
- Information sur la pièce: il s’agit d’informations sommaires littéraires et historiques sur le texte.
- Texte de la pièce: le texte saisi a pour base l’édition du 6 juin 1669. La ponctuation et l’orthographe ont été modernisées.
- Contexte d’un ou plusieurs mots: il permet de retrouver le texte qui entoure ce mot.
- Index alphabétique de toute la pièce: il donne la liste de tous les mots employés, dans l’ordre alphabétique.
- Index hiérarchique de toute la pièce: il donne la liste des mots, par ordre de fréquence décroissante.
- Formes communes à tous les personnages: il donne la liste de tous les mots employés au moins une fois par tous les personnages.
- Index alphabétique d’un personnage: il donne la liste de tous les mots employés, dans l’ordre alphabétique pour chaque personnage.
- Index hiérarchique d’un personnage: il donne la liste des mots, par ordre de fréquence décroissante pour chaque personnage.
- Tableau récapitulatif des fréquences: il donne le nombre de formes et d’occurrences pour chaque personnage.
- Formes spécifiques des différents personnages: il fournit les formes les plus et les moins représentées dans le discours d’un personnage selon un calcul de probabilités.
- Edition des résultats sur l’imprimante
- Interruption du programme
Nous pouvons constater un nombre important de commandes particulièrement variées. Le cahier d’exercices de l’élève offre également de nombreux travaux qui occuperaient toute l’année, si nous nous appliquions à les faire tous exhaustivement. Nous avons donc dû opérer des choix que nous allons justifier.

B - Choix opérés
J’ai décidé, et ceci en fonction de l’objectif même du logiciel, de fonder mon étude sur l’analyse du lexique, ce logiciel s’appuyant sur la lexicologie et la lexicométrie.
Les autres choix proposés étaient notamment l’étude du champ sémantique d’un mot, l’étude approfondie de mots-clefs dans la pièce, tels coeur et Ciel, l’étude d’un champ lexical comme, par exemple, la désignation des personnages dans la pièce, et l’étude des situations d’énonciation. Exercices variés et certainement intéressants, mais qui ne présentaient pas à mes yeux l’unité que l’étude des personnages permettait.
Personnellement, j’ai donc donné ma préférence, puisqu’il fallait effectuer des choix, à l’étude des personnages, toujours à travers les mots qu’ils emploient, comme nous le verrons au cours du déroulement de la séquence. Le personnage est, en effet, une notion clef du théâtre, particulièrement difficile à cerner dans la mesure où le personnage, notion textuelle dont la fonction est d’être un élément dans une séquence narrative, est aussi le personnage, " support " d’un être humain, partie d’un ensemble de signe complexe, la représentation. Actant du point de vue narratif, acteur du point de vue de l’action, le personnage est aussi un individu caractérisé par un discours; discours d’un groupe, d’une classe sociale, idiolecte d’un individu. Le discours dépend d’une situation d’énonciation générale ou particulière et il y a une relation de réciprocité entre les traits distinctifs du personnage et les caractéristiques de son discours. L’étude des personnages et, tout particulièrement, l’étude approfondie du discours de chacun, semble donc tout à fait justifiée. En outre, il sera intéressant en fin de séquence de visionner une représentation filmée de Tartuffe et de comparer le jeu des acteurs à l’analyse de chacun des personnages que nous aurons faite.
En outre, le personnage semble très souvent une entrée privilégiée par les professeurs des classes de lycée, dans l’étude des oeuvres intégrales. Dans les études de pièces de théâtre, l’observation de la construction des personnages principaux paraît essentielle.

C - Proposition de solutions
Grâce à l’utilisation du logiciel de P. Muller et M. Sarrazin, l’ordinateur me paraît pouvoir être une solution aux deux problèmes que j’ai énoncés ci-dessus.

a) Motiver par le mode de travail
Je pense que sortir les élèves de la classe (à savoir un professeur au bureau, des élèves à leur place, et un tableau noir) peut leur rendre le cours plus attrayant. En effet, la salle informatique favorise le travail de groupes: deux élèves travaillent par poste et le professeur circule dans la salle, allant d’un groupe à l’autre, afin de résoudre les éventuels problèmes. En outre, les mettre dans une situation de recherche, avec un travail à présenter en fin de séance peut les motiver.

b) Motiver par la représentation de la discipline
Enfin, le but est aussi de leur montrer que le cours de Français est également un cours avec des données et des résultats, qui sait aussi s’adapter au monde dans lequel nous vivons et qui n’est pas la lecture (bientôt la traduction) d’oeuvres désuètes venues d’un monde disparu. Il y a là une autre façon d’intervenir dans le problème de manque de motivation de mes élèves.

c) Mettre l’élève en position de chercheur
En ce qui concerne le problème de méthode, je crois que mettre l’élève en position de chercheur, l’amener à observer de plus près le vocabulaire et à partir de ce qu’il aura observé, le conduire à donner du sens à ses relevés lui permettra d’améliorer sa technique de la lecture méthodique et de mener une lecture plus approfondie d’une oeuvre intégrale.

D - Interprétation de Tartuffe proposée
L’interprétation de Tartuffe que j’ai choisi de faire apparaître est la dénonciation de l’hypocrisie et des comportements extrêmes, à travers la découverte du système des personnages de la comédie moliéresque.
J’étudierai plus particulièrement le système de fonctionnement de la comédie d’intrigue et son cadre général, à savoir: un personnage pervers met le trouble dans une famille où il introduit un arriviste qui compromet le mariage d’inclination des enfants.
En outre, en ce qui concerne l’interprétation de Tartuffe, je mettrai en évidence que le vice social stigmatisé est l’hypocrisie de la fausse dévotion, mais qu’il s’agit aussi, plus précisément, d’une attaque contre les menées de la Compagnie du Saint-Sacrement et, plus généralement, contre l’idéologie de la Contre-Réforme catholique.
Je tenterai donc de voir si l’outil informatique et certains logiciels créés pour la lecture de textes par l’ordinateur, permettent aux élèves une approche plus agréable des textes leur semblant au premier abord rébarbatifs et si les logiciels de lexicométrie leur permettent de justifier leurs intuitions plus précisément par le texte et de comprendre mieux à travers cette démarche, les procédés essentiels de la lecture méthodique.

 
IV - Organisation de la séquence
Les choix exposés ci-dessus m’ont amenée à organiser notre étude de Tartuffe en douze séances, qui feront alterner travail en salle informatique et comptes-rendus et lectures méthodiques en classe.

A - La séance No1
Elle a lieu le 10/01/97 en salle de classe et en salle informatique. Après une première présentation de Molière et de son oeuvre dans la salle de classe, j’ai demandé aux élèves de répondre à un questionnaire concernant l’outil informatique. Que savent-ils de cet outil? Ont-ils l’habitude de s’en servir?
Quelle est votre perception de l’outil informatique?
Utilisez-vous régulièrement cet outil?
Si oui, quel usage en faites-vous?
Pensez-vous qu’il puisse avoir un intérêt en classe de Français? Si oui, lequel?
Puis, je les ai emmenés à la salle informatique. La salle informatique est constituée de deux salles communiquant par une porte, ce qui suppose pour le professeur des déplacements permanents entre l’une et l’autre salle. Les élèves ne sont donc pas toujours sous l’oeil du professeur, et il y a donc un temps d’adaptation pour tout le monde. Les élèves, en effet, voient la séance comme un jeu et un moyen de ne pas travailler. Les objectifs du logiciel sont rapidement présentés, mais j’ai un peu de mal à cause de la disposition des salles et d’un état d’agitation qu’il faut canaliser. Je leur ai donc rapidement expliqué le fonctionnement du logiciel, ce qu’ils ont compris très vite. Celui-ci est, en effet, facile à manipuler et les élèves de la classe ressentant un intérêt certain pour tout ce qui concerne les techniques modernes. Puis, je leur ai immédiatement donné un exercice à faire (cf. ci-dessous), ce qu’ils ont fait avec application et intérêt. Le seul problème qui surgit est que, le nez sur la machine, beaucoup d’entre eux n’ont pas pris la peine de lire correctement les énoncés ce qui les induit en erreur. Nous avons dû prendre un peu de temps pour les rectifications nécessaires.
L’exercice qui leur est proposé s’intitule "les situations respectives des personnages ". C’est un exercice intéressant à deux points de vue: tout d’abord, il consiste en une bonne approche du logiciel et permet aux élèves de bien apprendre à le manipuler, enfin, il attire leur attention sur un élément important en ce qui concerne l’étude d’une pièce de théâtre et souvent négligé: la présence des personnages sur scène et leur temps de parole. Les élèves avaient à répondre aux questions suivantes:
Complétez le tableau en pointant pour chaque personnage les scènes dans lesquelles il apparaît. Utilisez une couleur différente selon qu’il parle ou reste muet.
Additionnez le nombre de scènes et reportez le résultat dans la colonne TOTAL en notant entre parenthèses le nombre de scènes où le personnage ne dit rien tout en étant présent.
D’après les résultats de cette colonne, classez les personnages du plus présent au moins présent en les reportant dans la colonne 1er classement.
Demandez l’édition du tableau récapitulatif des fréquences et reportez dans la colonne " Nombre total d’occurrences " les résultats fournis par ce tableau .
A partir de cette colonne, classez les personnages par nombre d’occurrences décroissant en les reportant dans la colonne " 2nd classement ".
Comparez les deux classements en notant et en essayant d’interpréter les différences. Vous pourrez relever par exemple:
 - les personnages à la fois présents et bavards,
- les personnages présents et peu loquaces,
- les personnages peu présents mais bavards.
 
et à compléter le tableau suivant:

 

Présence en scène Nombre

 

 

Acte 1 Acte 2 Acte 3 Acte 4 Acte 5

 

1er total 2nd
Scène 12345 1234 1234567 12345678 1234567 TOTAL classement d’occurrences classement
Pernelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Orgon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elmire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Damis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mariane

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Valère

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cléante

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tartuffe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dorine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Loyal

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exempt

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Flipote

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Légende:

B - La séance No 2
Elle a lieu le 17/01/97 en salle informatique. Les élèves désormais familiarisés avec les ordinateurs et le logiciel ont, par groupe de deux ou trois, à choisir un personnage et à répondre au questionnaire suivant, exercice intitulé: " étude approfondie des personnages. "
Choisissez un personnage de la pièce (exceptés Monsieur Loyal et Flipote).
Cherchez les cinq mots les plus employés par ce personnage (mots lexicaux sauf verbes).
Cherchez le verbe le plus employé.
Cherchez le pronom personnel le plus employé.
Cherchez les contextes de ces cinq mots, de ce verbe et de ce pronom.
Pour chaque occurrence, notez:
* les références,
* l’interlocuteur du personnage.
A l’aide des documents obtenus, précisez pour ce personnage:
* ses préoccupations (à qui, à quoi s’intéresse-t-il?),
* son caractère,
* ses sentiments,
* son évolution au cours de la pièce.
En quoi cette étude du vocabulaire est-elle utile pour une meilleure compréhension de la pièce?
Les questions 1 à 6 sont à résoudre pendant la séance en salle informatique, les questions 7 et 8 à la maison.
Cette étude peut être considérée comme le fondement même de notre travail informatique et de notre étude de l’oeuvre, puisque par la suite, chaque compte-rendu de personnage sera associé à la lecture méthodique d’extrait où le (ou les) personnages apparaît principalement.

C - La séance No 3
Elle a lieu le 24/01/97 en salle de classe. Nous effectuons un compte-rendu du travail fait en salle informatique: " les situations respectives des personnages ". Le travail des élèves est corrigé, les interprétations sont affinées, il est montré aux élèves que la rigueur est de règle dans toute étude et que d’un relevé minutieux, apparemment anodin (selon les élèves), surgissent les idées directrices de la pièce.

D - La séance No 4
Elle a lieu le 31/01/97 en salle informatique. Le travail commencé et non achevé le 17/01/97 est terminé à cette occasion: " étude approfondie des personnages ". Nous alternons volontairement les cours en salle de classe et ceux en salle d’informatique afin d’éviter tout phénomène de répétition susceptible de créer un caractère de monotonie et donc d’ennui.

E - La séance No 5
Elle a lieu le 07/02/97 en salle de classe. Un élève fait le résumé de l’acte I et nous effectuons la lecture méthodique de l’acte I, scène 1 avec pour objectif: l’étude d’une scène d’exposition.
Le premier compte-rendu de personnage est effectué par le seul groupe ayant choisi celui de Madame Pernelle. Puis, ce travail est commenté en groupe et corrigé par le professeur, les objectifs et l’intérêt d’une telle étude semblent plus évidents aux élèves, cela sert également de modèle aux autres élèves et leur permet de comprendre ce que l’on attend plus précisément.

F - La séance No 6
Elle a lieu le 14/02/97 en salle de classe. La lecture méthodique de l’acte I, scène 4 avec pour objectif l’étude du comique est effectuée.
Avec le groupe qui a travaillé le personnage d’Orgon et avec les trois groupes qui ont travaillé le personnage de Dorine, nous effectuons successivement le compte-rendu de ces personnages, en écho à la scène 4 de l’acte I.

G - La séance No 7
Elle a lieu le 07/03/97 en salle de classe. Un élève fait le résumé de l’acte II et nous effectuons la lecture méthodique de l’acte II scène 4 avec, pour objectif, l’étude d’une scène de dépit amoureux.
Les quatre groupes d’élèves qui ont choisi le personnage de Mariane et le groupe qui a choisi le personnage de Valère rendent compte de leur travail à la classe. Le professeur corrige ou affine leur interprétation. Cette étude est faite en écho à la lecture de la scène.

H - La séance No 8
Elle a lieu le 14/03/97 en salle informatique. La moitié de la classe a à faire l’étude du mot coeur, l’autre moitié, celle du mot Ciel. Ils choisissent ensuite le personnage qu’ils vont plus précisément étudier. Cet exercice a pour objectif de préparer les lectures méthodiques de l’acte III, scène 3 et de l’acte V, scène 7.
Afin de faciliter leur analyse, les élèves ont à compléter les tableaux suivants:

ETUDE DU MOT COEUR

 

Les personnages

1 - Les emplois du mot coeur et coeurs (acte, scène et vers)

2 - Les interlocuteurs (ou " destinataires ")

3 - Le mot est-il repris par le destinataire? Dans quel but?

Madame Pernelle

 

 

 

Orgon

 

 

 

Elmire

 

 

 

Damis

 

 

 

Mariane

 

 

 

Valère

 

 

 

Cléante

 

 

 

Tartuffe

 

 

 

Dorine

 

 

 

Monsieur Loyal

 

 

 

Un exempt

 

 

 

 
Faites des remarques fondées sur l’ensemble des points étudiés.
ETUDE DU MOT COEUR

Personnage étudié:

INTERLOCUTEURS

 

 

 

 

 

 

4 - Avec quel(s) déterminant(s) le mot est-il employé. Classez ces déterminants par catégorie grammaticale.

 

 

 

 

 

5 - Avec quelle nuance ces déterminants sont-ils employés? Précisez tout emploi original.
 

 

 

 

 

 

6 - Essayez pour chaque occurrence du mot de donner un nom, un pronom ou une expression équivalente que vous pourriez lui substituer.

 

 

 

 

 

7 - Classez ces emplois de sens différents, faisant ainsi apparaître le champ sémantique du mot dans cette pièce.

   

8 - Relevez les verbes dont ce nom est: sujet / COD / CC.

 

 

 

 

 

9 - Précisez à quels champs lexicaux appartiennent ces verbes.

 

10 - Faites éventuellement des remarques concernant les emplois métaphoriques de ce mot.

 

 

 

 

 

11 - Quels mots de sens proche trouvez-vous dans le voisinage du mot coeur? Commentez leur emploi.

 

 

 

 

 

ETUDE DU MOT CIEL

Personnage étudié:

INTERLOCUTEURS

 

 

 

 

 

 

1 - Relevez les expressions qui contiennent le mot Dieu (notez acte, scène et vers).

 

 

 

 

 

2 - Quelles remarques faites-vous sur ces expressions?

 

3 - Les emplois du mot Ciel (acte, scène et vers).
Distinguez avec Tartuffe, sans Tartuffe mais avec Orgon et Pernelle, sans Tartuffe ni ses partisans.

 

 

 

 

 

4 - Relevez les différentes constructions dans lesquelles entre le mot Ciel.

 

 

 

 

 

5 - Les emplois des mots Prince, pouvoir, monarque dans le cinquième acte. Relevez les différentes constructions dans lesquelles entre ces mots.

 

 

 

 

 

6 - Comparez les constructions dans lesquelles ces mots interviennent avec celles qui contiennent le mot Ciel. Quels rapprochements établissez-vous?

 

Questions annexes:
Quand les adversaires de Tartuffe utilisent-ils Ciel? Quand les partisans de Tartuffe utilisent-ils Ciel?
En mettant en commun vos recherches et à la lumière des questions 5 et 6, qu'en concluez-vous sur les rapports entre politique et religion dans l'ensemble de la pièce?

I - La séance No 9
Elle a lieu le 21/03/97 en salle de classe. Un élève fait le résumé de l’acte III et nous effectuons la lecture méthodique des vers 966 à 1000 de l’acte III scène 3, avec, pour objectif, l’étude du double langage de Tartuffe.
Le groupe qui a choisi le personnage de Tartuffe et les deux groupes qui ont choisi celui d’Elmire effectuent le compte-rendu de ces personnages, en écho à cette scène.

J - La séance No 10
Elle a lieu le 28/03/97 en salle de classe. Deux élèves font le résumé de l’acte IV et de l’acte V. La lecture méthodique de l’acte V scène 7 avec, pour objectif, l’étude d’un dénouement, est effectuée.
Le groupe qui a choisi le personnage de Damis et les deux groupes qui ont choisi celui de l’Exempt effectuent le compte-rendu de ces personnages ,en écho à la scène étudiée.

K - La séance No 11
Elle a lieu le 10/04/97 en salle vidéo. Les élèves visionnent des séquences d’une représentation filmée de la Comédie Française, mise en scène par Jacques Charon, avec Jacques Charon, Robert Hirsch, Jacques Toja, Michel Duchaussoy, Claude Seigner et Denise Gence dans les principaux rôles, correspondant aux extraits étudiés en classe.

L - La séance No 12
Elle a lieu le 11/04/97 en salle de classe. Il s’agit d’une évaluation sommative sur l’étude que nous avons faite. Après avoir répondu à un questionnaire bilan, à partir des relevés qui leur sont fournis et ayant leur livre à disposition, les élèves doivent effectuer le compte-rendu du personnage de Cléante.


QUESTIONNAIRE BILAN
Vous devez justifier toutes vos réponses.
Avez-vous préféré les cours en salle informatique ou ceux en salle de classe?
L’outil informatique vous a-t-il été utile pour l’étude et la compréhension de Tartuffe?
Quel exercice avez-vous préféré?
Quel exercice vous a déplu?


DEVOIR EN CLASSE : LE TARTUFFE
Le personnage de CLEANTE
Septième personnage de la distribution, il cumule un nombre total d’occurrences de 2330 et arrive ainsi en quatrième position. Il apparaît dans quinze scènes (dont une où il ne parle pas) essentiellement à l’acte I et à l’acte V.
Voilà les informations qu’un relevé sur l’ordinateur nous fournit:

Les cinq mots les plus employés.

Les références

L’interlocuteur

zèle
Attention: signifie ardeur religieuse, dévotion (terme biblique).

v.358 v.360 v.373
v.401
v.1257
v.1612 v.1626
v.1888

Orgon
Tartuffe
Orgon
Tartuffe

frère

v.259 v.280 v.311 v.351
v.384 v.409 v.1860 v.1947

Orgon

Ciel

v.324 v.370 v.376 v.402
v.1219 v.1224 v.1227
v.1259

Orgon
Tartuffe

coeur

v.324 v.382
v.1194 v.1259
v.1615
v.1711
v.1951

Orgon
Tartuffe
Orgon
Orgon / Elmire
Orgon

dévots

v.326 v.329 v.356 v.361 v.382

Orgon

dévotion

v.332 v.366 v.390

Orgon

Le verbe le plus employé

 

La personne la plus employée

vous (89 occurrences). Il est important de noter un sous-emploi de la première personne du singulier, je (26).

 

A partir de ces relevés, en vous appuyant précisément sur le texte (n’hésitez pas à le citer et à donner les références), répondez aux questions suivantes:
Justifiez pour chaque terme son utilisation, en comparant, si nécessaire, avec les autres personnages que nous avons étudiés et définissez à partir des questions suivantes le personnage de Cléante.
Dites quelles sont ses préoccupations (à qui, à quoi s’intéresse-t-il?).
Quel est son caractère?
Quels sont ses sentiments et ses relations avec les autres personnages?
Quelle est son évolution au cours de la pièce?
De qui, à votre avis, est-il le porte-parole?
Le jeu des acteurs dans la représentation filmée que vous avez vue, convient-il avec la représentation des personnages que nous avions élaborée en cours à travers notre étude du discours et nos lectures méthodiques.

V - déroulement des séances

A - Une motivation plus grande
En ce qui concerne la motivation, la première séance fut très concluante, puisque des élèves qui, d’habitude le vendredi à 12h24, me signifient que le cours est fini (nous avons cours de 11h00 à 12h25 et il n’y a pas de sonnerie.) étaient encore en train de travailler à 12h31. J’ai dû leur signaler que le cours était fini et qu’ils pouvaient sortir.
Les autres cours en salle informatique se sont déroulés normalement avec, peut-être, une baisse d’intérêt et un peu de distraction pour l’exercice concernant l’étude des mots Ciel et coeur. J’ai voulu mettre en pratique une autre possibilité d’étude que le logiciel proposait; malheureusement, le manque de temps et le manque de cohésion du groupe, la baisse d’intérêt pour un exercice peut-être trop difficile et trop abstrait pour les élèves a voué cette séance à l’échec. Mis à part le travail sérieux effectué par un ou deux groupes, cet exercice n’a pas du tout été satisfaisant et j’ai même renoncé à l’exploiter.
Il est important également de noter une participation plus grande de la part des élèves lors des lectures méthodiques et des comptes-rendus des personnages, surtout lorsqu’il s’agit du personnage qu’ils ont étudié.

B - Un problème essentiel: le temps
Cependant, si l’attention et l’intérêt pour le cours ont été globalement satisfaisants en début de séquence, il n’en a pas été de même à la fin. En effet, j’ai constaté que le défaut majeur d’une telle séquence était sa longueur. Les séances en salle informatique ne sauraient remplacer les séances, en salle de classe, de lectures méthodiques. On ne saurait se passer non plus de séances en salle informatique, travail essentiel à la préparation des lectures méthodiques. Problème apparemment insoluble, qui allonge considérablement la longueur de la séquence, provoquant chez les élèves un sentiment de lassitude.

VI - analyse des travaux des eleves

A - Situations respectives des personnages

Le premier travail que les élèves ont eu à faire concerne " les situations respectives des personnages " (Cf. Séance No1 p.17).


a) Le tableau
Il est intéressant de remarquer que le tableau a généralement été complété avec soin par la plupart des élèves (bien qu’en début de séance, j’ai dû rectifier le travail de certains, qui avaient commencé à compléter le tableau par des croix.) Enfin, d’autres, dans leurs classements ont utilisé des chiffres au lieu des noms des personnages, ce qui ne leur a pas facilité l’observation et l’interprétation qui en découlait. Globalement, je remarque, cependant qu’ils ont su faire preuve immédiatement de rigueur.

b) L’interprétation
Le premier petit travail d’interprétation qui leur était demandé: 6) Comparez les deux classements en notant et en essayant d’interpréter les différences. Vous pourrez relever par exemple: les personnages à la fois présents et bavards, les personnages présents et peu loquaces, les personnages peu présents mais bavards, a été inégalement réussi. Certains élèves se sont contentés de n’étudier que les deux premiers personnages des classements. D’autres, au contraire, ont fait une longue énumération exhaustive, sans véritable interprétation. Exemple: Orgon est beaucoup présent et parle beaucoup, Elmire est beaucoup présente et parle peu etc. ... Enfin certains, en fonction de la première lecture qu’ils ont faite de la pièce (ils avaient à la lire pendant les vacances de Noël) ont fait des remarques intéressantes. Exemple: Les personnages peu présents mais bavards: Tartuffe, il est présent dans 11 scènes, mais il est en troisième position du second classement. Ce qui montre que le peu de scènes où il est là, il parle beaucoup. Néanmoins, il n’est pas souvent là car il est l’objet des conversations des autres.

B - Etude approfondie des personnages
Le second travail que les élèves ont eu à faire est " l’étude approfondie des personnages ". Travail de recherche tout d’abord en salle informatique, qui devait aboutir à un travail d’exposé collectif devant la classe.
Les élèves avaient le choix de leur personnage et il n’est pas inintéressant d’étudier ce point. En effet, j’ai remarqué tout d’abord que certains, peu portés à l’effort, s’étaient précipités sur l’Exempt, sous prétexte qu’il parle relativement peu (son discours n’est pas pour autant inintéressant). Le personnage de Mariane, quant à lui, a eu un franc succès que j’ai expliqué par sa jeunesse et son rôle dans l’intrigue amoureuse avec Valère. Paradoxalement, le personnage de Tartuffe n’a été choisi que par un seul groupe. Peut-être les élèves ont-il eu peur de se confronter au personnage éponyme ? Enfin, Cléante, personnage capital, n’a été retenu par personne; il est évident que les élèves, à la première lecture, n’ont pas perçu l’importance de son rôle, d’autres encore, comme j’ai pu le remarquer dans certains commentaires de l’exercice numéro 1, hésitent sur son sexe! L’évaluation sommative, consacrée à ce personnage, n’en sera que plus intéressante.
Le travail a été, par la plupart des élèves, pris au sérieux et plus ou moins correctement effectué. Il est cependant intéressant de remarquer que le choix des mots pouvait présenter des difficultés. En effet, il était parfois nécessaire d’avoir un certain recul par rapport à la pièce afin de porter directement toute son attention sur certains mots-clefs. Il était, par exemple, intéressant de noter l’emploi abusif de l’exclamation " Ah! " chez Orgon et d’en tirer des observations sur son caractère emporté; ce mot, les élèves ne l’ont pas remarqué. Enfin, le choix du verbe s’est avéré aléatoire, même avec un certain recul je ne vois guère pourquoi (et a fortiori les élèves) tel ou tel verbe serait plus important et donc, il demeure sans grand intérêt en ce qui concerne l’interprétation.

C - Questionnaire bilan

a) " Victoire " en salle informatique !
L’hypothèse de départ s’est vérifiée, puisqu’à la question " Avez-vous préféré les cours en salle informatique ou ceux en salle de classe? ", vingt-quatre élèves répondent avoir préféré les cours en salle informatique et ceci pour diverses raisons: J’ai préféré les cours en salle informatique car ça change un peu du stylo et de la feuille blanche habituels. Ça nous fait travailler et voir les cours de français d’un autre côté. / J’ai préféré les cours en salle informatique, car ils changent des cours normaux, ils sont moins ennuyeux. / J’ai préféré les cours en salle informatique car c’est un travail souvent plus intéressant./ J’ai préféré les cours en salle informatique car c’est un travail de groupe et il y a un travail de recherche. / J’ai préféré les cours en salle informatique. Je trouve que le travail de recherche était plus intéressant. A la lecture de ces quelques réponses, il apparaît que le travail en salle informatique a bien su motiver les élèves. Le changement de lieu et de forme de travail semble leur avoir convenu, ainsi que le fait de les avoir mis en position de chercheurs, solutions proposées précédemment: motiver par le mode de travail / motiver par la représentation de la discipline / mettre l’élève en position de chercheur.
Les élèves qui ont préféré le travail en salle de classe ont cependant des arguments très solides comme: J’ai préféré les cours en salle de classe. Nous y avons appris plus de choses. Et l’important du travail concernant le vocabulaire n’a pas été fait en salle informatique et c’est ce travail qui était le plus intéressant. Cependant, il est à noter que ces élèves, étaient déjà motivés par le cours de français, en général et ceci dès le début de l’année.
Le travail en salle informatique semble donc présenter peu d’intérêt pour les élèves attentifs à un cours habituel, mais parvient cependant à motiver les élèves a priori peu, voire pas, intéressés par le français.

b) Un vif intérêt pour l’outil informatique
Vingt-cinq élèves sur trente-six, répondent positivement à la question " L’outil informatique vous a-t-il été utile pour l’étude et la compréhension de Tartuffe? ". Il apparaît donc que globalement les élèves ont ressenti et apprécié l’intérêt d’un tel travail, notamment en ce qui concerne l’étude du vocabulaire et des personnages. Leurs arguments sont les suivants: L’étude du vocabulaire employé par les différents personnages permet de mieux cerner leur caractère. / L’outil informatique m’a été utile surtout pour la compréhension des attitudes des personnages. Il nous a permis de mieux les cerner. / L’ordinateur nous a fait découvrir des côtés du texte que l’on n’aurait peut-être pas découvert simplement en lisant le texte. / Nous comprenons bien la structure de la pièce et les relations qui existent entre les personnages. D’autres ont apprécié le caractère pratique de l’ordinateur: L’outil informatique m’a été utile pour l’étude et la compréhension de Tartuffe. Lorsqu’il fallait chercher des mots ou des vers en particulier, c’était bien plus rapide qu’avec le livre. / L’outil informatique m’a paru utile à la compréhension de Tartuffe car les recherches sont plus rapides et plus intéressantes. Il apparaît donc que globalement cette étude a intéressé les élèves, qui se sont montrés satisfaits du travail entrepris.

c) Echecs et réussites
Les deux exercices qui semblent avoir eu le plus de succès auprès des élèves sont "l’étude approfondie des personnages" et "les situations respectives des personnages". Ceux qui semblent leur avoir le plus déplu sont " l’étude des mots Ciel et coeur ". Cette dernière réponse ne m’étonne nullement; en effet, au cours de la séance, je m’étais rendu compte, comme je l’ai dit précédemment, de la difficulté des exercices et du manque de temps, raisons qui m’ont contrainte à abandonner ce travail. En revanche, il est tout à fait satisfaisant de constater que les élèves ont perçu tout l’intérêt de l’étude des personnages et que ce travail les a intéressés.

D - Evaluation sommative

a) Proposition d’un corrigé

1. Justifiez pour chaque terme son utilisation, en comparant, si nécessaire avec les autres personnages que nous avons étudiés et définissez à partir des questions suivantes le personnage de Cléante.
Les termes zèle, Ciel, dévots et dévotion peuvent être traités ensemble, car ils relèvent du même champ lexical, celui de la religion, ainsi que frère, étudié ci-dessous.
En effet, Cléante emploie très souvent le terme zèle, signifiant ici ardeur religieuse, dévotion, car il s’intéresse tout particulièrement au problème de la dévotion, comme les occurrences des termes dévots et dévotion le montrent également. Dans la même tirade, ce terme revient quatre fois dans le discours qu’il tient à Orgon. Cependant, il est intéressant de noter que dès le début de la pièce, et cela va se répéter par la suite, il distingue le " vrai zèle " du " faux ", mettant ainsi déjà en évidence les deux camps qui vont s’opposer tout au long de la pièce. Il est intéressant de noter les adjectifs qualifiant ce terme au vers 358 véritable, au vers 360 spécieux, au vers 1257 vrai, au vers 1612 feint, au vers 1626 vrai. Le mot Ciel, désignant Dieu, revient également souvent dans la bouche de Cléante, pour mettre notamment en évidence le fait que le Ciel est seul juge, au-dessus de tout (cf. vers 324 le Ciel voit mon coeur) et qu’il n’attend pas après les mesquineries des faux-dévots (cf. vers 370 Par le chemin du Ciel courir à leur fortune).
L’emploi du terme frère, exclusivement destiné à Orgon est également remarquable dans la bouche de Cléante. Beau-frère d’Orgon, nous pouvons penser que Cléante l’appelle mon frère par sympathie et, notamment, lorsqu’il veut le ramener à la raison. Loin des abus de ce terme d’un Tartuffe ou même d’un Orgon, qui, de manière dévote, s’interpellent l’un l’autre mon frère, nous avons là un emploi juste et mesuré de ce terme, qui met en valeur l’emploi abusif qu’en font les autres personnages de la pièce.
Enfin, le terme coeur revient également très souvent dans le discours de Cléante, cependant il est intéressant de noter que ce terme ne désigne nullement le siège des sentiments amoureux, sens qu’il avait dans le discours de Tartuffe, mais au contraire le siège des sentiments vertueux. Cléante apparaît d’ailleurs comme un homme de coeur.
Au terme de cette étude du vocabulaire, il semble que Cléante utilise le même vocabulaire que Tartuffe (nous retrouvions, en effet, chez ce personnage les termes Ciel, coeur et frère), il serait en quelque sorte le double vertueux du faux-dévot, mettant ainsi en évidence par son discours le faux langage de Tartuffe.
2. Dites quelles sont ses préoccupations (à qui, à quoi s’intéresse-t-il?)
L’étude précédente nous a permis de mettre en évidence les préoccupations de Cléante, qui sont la vraie dévotion en opposition à la fausse. Nous remarquons également que son interlocuteur privilégié est Orgon, un Orgon " tartuffié ", qu’il cherche à ramener sur le chemin de la raison. L’observation de la personne la plus employée (vous), nous conduit à dire qu’il est beaucoup plus préoccupé des autres que de lui-même, comme le note également un sous-emploi de la première personne du singulier. Enfin, il est non seulement préoccupé de ramener le bon ordre dans la maison perturbée par l’arrivée de Tartuffe, mais il prend également le parti des deux amants, Valère et Mariane. C’est en effet lui qui tente d’intervenir à ce propos auprès d’Orgon (cf. Acte I scène 5), mais, c’est aussi lui, qui va prévenir Valère du danger que court son amour.
3. Quel est son caractère?
La principale caractéristique de Cléante est la raison. Personnage raisonnable et raisonneur, il est aussi vertueux. C’est " l’honnête homme " de la pièce, homme mesuré qui privilégie la vérité à l’apparence, la modération à l’excès.
4. Quels sont ses sentiments et ses relations avec les autres personnages?
Il n’a de relations essentielles qu’avec deux personnages, Orgon et Tartuffe. Injustement traité de libertin par le camp des faux-dévots, il expose cependant à plusieurs reprises sa juste conception de la religion. Défendant loyalement les intérêts de la famille, il sait, sans emportement, par la justesse de son discours, faire taire Tartuffe (cf. vers 1887 à 1896) et ramener Orgon à la mesure (cf. vers 1947 à 1956).
5. Quelle est son évolution au cours de la pièce?
Personnage juste et mesuré dès le début (cf. vers 93 à 102), il le reste tout au long de la pièce et jusqu’à la fin (cf. vers 1947 à 1956).
6. De qui, à votre avis, est-il le porte-parole?
Cléante, par sa modération et la vision qu’il donne d’une pratique religieuse fondée sur l’humilité, l’indulgence et la pratique discrète des vertus (cf. vers 389 à 404) en opposition aux excès des faux-dévots, nous suggère qu’il est le porte-parole de Molière lui-même. Tout comme Molière, il s’en prend à la fausse dévotion pour mieux défendre la vraie.
7. Le jeu des acteurs dans la représentation filmée que vous avez vue, convient-il avec la représentation des personnages que nous avions élaborée en cours à travers notre étude du discours et nos lectures méthodiques?
Je ne propose pas pour cette question de corrigé type, nous en débattrons en classe, au
cours de la correction du devoir.

b) Travaux des élèves
Le devoir que les élèves avaient à effectuer, en 1h30 en salle de classe, concernant l’étude du personnage de Cléante, a relativement bien été réussi. Ils sont parvenus à répondre à toutes les questions qui ont été plus ou moins bien développées et la moyenne générale obtenue est de 11/20, les notes allant de 2 à 19/20. J’ai cependant noté, chez les élèves les plus faibles, un manque de temps, notamment pour la rédaction de la dernière question, qui nécessitait pourtant un effort d’argumentation. Sans doute, auraient-ils eu besoin d’une demi-heure supplémentaire, pour que cette question soit plus significative.
La première question, qui devait leur permettre de faire une analyse plus fine du personnage en s’appuyant bien sur le texte, et ainsi de mieux répondre aux questions suivantes, a bien été développée par les élèves qui en ont compris le sens et l’intérêt. La plupart ont su citer le texte au moment opportun et en s’y référant sans contresens. Un seul élève (irréductible par ailleurs) s’est contenté de recopier sous la forme d’un texte les données fournies par l’ordinateur. Il faut cependant préciser qu’ils étaient parfaitement entraînés à ce genre d’exercice, l’ayant eux-mêmes tous fait au moins une fois pour un personnage et ayant entendu la correction de tous les personnages, excepté Cléante.
Le personnage de Cléante a, en outre, été très bien compris par la majorité des élèves. Ils ont globalement fait de très bonnes remarques à son sujet et l’ont bien perçu comme le raisonneur de la pièce. Ils ont saisi qu’il représentait le parti des gens raisonnables et modérés dans leurs comportements. Il n’y a d’ailleurs eu que très peu de contresens à son sujet. Les quelques graves erreurs d’interprétation que j’ai relevées sont sans doute due à une mauvaise assimilation des travaux faits en classe et à une lecture peu attentive (c’est d’ailleurs le même élève qui pensait que Cléante était de sexe féminin!) Certains, cependant, n’ont pas bien su observer le caractère modéré de Cléante. La plupart, toutefois, ont remarqué qu’il tient un discours identique du début à la fin de la pièce.
Enfin, il est intéressant de noter, que très peu d’élèves ont su correctement répondre à la question " De qui, à votre avis est-il le porte-parole? ". La question était-elle trop sibylline? Sans doute, ont-ils péché par excès de zèle, et, trop attentifs à observer le texte, ils ont négligé de prendre du recul par rapport au texte et de faire référence au contexte historique, étudié en début de séquence.
Cette évaluation sommative est donc satisfaisante dans son ensemble, les bons éléments de la classe argumentent désormais parfaitement, tout en s’appuyant de manière précise sur le texte (neuf notes sont égales et supérieures à 15/20). Certains élèves, plus faibles, ont bien su profiter de cet exercice pour progresser en lecture méthodique et ont réussi à obtenir des notes de 8 à 10/20. Ceux qui, cependant, à cette période de l’année, n’ont pas encore compris ce qu’était une lecture méthodique semblent n’avoir rien compris à l’étude que nous avons menée et aux exercices que nous avons faits. L’écart semble s’être creusé entre eux et la classe (cinq élèves).

VII - CONCLUSION
Le travail que j’ai mené avec ma classe s’est donc avéré globalement satisfaisant. En effet, il semble que les élèves aient été plus motivés par le cours et les hypothèses émises se sont vérifiées. Changer de lieu de travail, donner une autre représentation du français, varier les exercices, rendre les élèves plus responsables des recherches, semblent être une bonne solution afin de les intéresser.
En ce qui concerne la lecture méthodique, je peux dire que ce travail a sans doute aidé une grande partie de la classe, mais qu’il n’a rien pu pour les éléments qui, dès le début, refusaient toute forme de travail, si différent soit-il. Désormais, il faut cependant, que les élèves conservent les bons réflexes acquis et qu’ils n’oublient pas de les appliquer à tous les autres textes qu’ils vont étudier et ceci en dehors de tout travail informatique.
La leçon que j’ai tirée de cette expérience est qu’il convient de se donner un objectif bien précis (par exemple l’étude des personnages) et de s’y tenir. Avoir ajouté l’étude des mots Ciel et coeur est notamment une erreur, que je ne recommencerai pas. En outre, j’ai constaté que le principal défaut de cette séquence est sa durée, comme je l’ai déjà précisé. Il faudrait donc trouver le moyen de faire faire aux élèves, dans la mesure du possible, certaines recherches par eux-mêmes, à la bibliothèque, par exemple. Cela implique, toutefois, que les élèves sont motivés et qu’ils vont d’eux-mêmes, avec sérieux, faire le travail demandé. Avec un profil de classe tel qu’il se présentait cette année, cela semblait difficile. Le problème reste donc insoluble, car l’étude de Tartuffe ne saurait se passer des quelques grandes lectures méthodiques que j’ai effectuées en salle de classe.
L’informatique, comme approche d’une oeuvre intégrale, s’avère donc un outil intéressant et les logiciels, conçus notamment par Pierre Muller et Michèle Sarrazin, sont particulièrement adaptés à une découverte originale des oeuvres en classe de lycée. Une étude des Fleurs du Mal de Baudelaire grâce au Logitexte Analyses des Fleurs du Mal, de P. Muller et de M. Sarrazin serait probablement très fructueuse à conduire...

 
BIBLIOGRAPHIE
Equipe de Grenoble, Place et rôle de la notion de personnage dans les séquence d’étude d’une Oeuvre intégrale, " Etude de l’oeuvre intégrale ", Recherches I.N.R.P.
Pierre Muller, Des textes avec ou sans ordinateur, Recherches I.N.R.P.
Pierre Muller, Informatique et études de textes, Recherches I.N.R.P.
Pierre Muller et Michèle Sarrazin, Analyses du Tartuffe, Recherches I.N.R.P.
Anne Ubersfeld, Les termes clés de l’analyse du théâtre.


IUFM DE GRENOBLE
MEMOIRE PROFESSIONNEL PLC2
 
 DISCIPLINE : LETTRES MODERNES
 
ANNEE ET MOIS DE SOUTENANCE : MAI 1997
 
NOM ET PRENOM DU STAGIAIRE : COMBE Christelle (Epouse CELIK)
 
TITRE DU MEMOIRE : TARTUFFE ET L’ORDINATEUR, L’INFORMATIQUE COMME APPROCHE D’UNE OEUVRE INTEGRALE AU LYCEE
 
SOUS LA DIRECTION DE : Monsieur J.F. MASSOL
 
 
RESUME: Une classe de seconde, a priori peu motivée par le Français et présentant des difficultés d’interprétation, entreprend l’étude de Tartuffe, en oeuvre intégrale, à partir d’un logiciel informatique, spécialement conçu à cet effet. Les élèves, à travers un relevé et une analyse précise du vocabulaire, parviennent à faire une étude approfondie des personnages de la pièce.


MOTS CLES (10 MAXIMUM):
- Seconde
- Oeuvre intégrale
- Tartuffe
- Informatique
- Personnages
- Lecture méthodique
- Motivation

 

 


Dernière modification le 14/09/2006
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