Chronologie de L.-G. Damas
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Les étapes d'une vie

Lire Hoquet de Léon-Gontran Damas

I. LA FAMILLE ET L’ENFANCE. LA GUYANE : 1866-1924

 

1866

Bathilde Damas fille de Joséphine Damas (métisse amérindienne et africaine descendant des Bâ) donne naissance, à Cayenne, à Ernest Damas, père de Léon-Gontran Damas.

1878

Naissance à la Martinique de Marie Aline, mère de L.- G. Damas.

 

28 mars 1912

Naissance à Cayenne de Léon-Gontran Damas et d’une sœur jumelle, Gabrielle, qui meurt en bas âge. Il est le cinquième d’une famille de cinq. Son père est employé aux Travaux Publics.

1913

Mort de la mère de Léon-Gontran Damas : il sera confié à sa tante Gabrielle Damas ainsi que ses frères et sœurs. L’éducation reçue sera d’inspiration bourgeoise.

1919

Resté muet jusqu’à l’âge de six ans, Léon-Gontran entre à l’école primaire de Cayenne.

1921

" Man Gabi ", tante et mère adoptive de Damas épouse René Resse en secondes noces.

 

 

II. L’ADOLESCENCE. FORT-DE-FRANCE ET MEAUX : 1924-1929

 

1924

Damas qui ne s’entend pas avec René Resse est envoyé à la Martinique au Lycée Victor Schoelcher où il est admis en 6ème.

1925-26

A comme condisciple le Martiniquais Aimé Césaire avec lequel il se lie d’amitié et dispute la place de premier de la 5ème A.

1928

Émeute sanglante en Guyane à la suite de la mort suspecte de l’ex-député Jean Galmot. Damas est dirigé au Collège de Meaux pour terminer ses études secondaires.

 

 

III. LA VIE ESTUDIANTINE : PARIS : 1929-1937

 

1929

Vient se fixer à Paris.

 

S’inscrit à l’Ecole des Langues Orientales pour y étudier le russe et le japonais mais abandonne bientôt à cause de professeurs qu’il soupçonne de racisme. Parallèlement suit des cours de Droit et de lettres.

1930

Est présenté à Léopold Sédar Senghor.

1931

Fréquente le Cercle littéraire de la Martiniquaise Paulette Nardal, secrétaire de La Revue du Monde Noir.

 

1932

Rencontre au Quartier Latin Aimé Césaire venu préparer l’École Normale Supérieure.

 

Damas s’inscrit à l’Institut d’Ethnologie de Paris (Musée de l’Homme).

 

La Revue du Monde Noir cesse de paraître. Naissance de Légitime Défense, d’inspiration marxiste, Damas endosse toutes les idées du Comité de rédaction, sans y appartenir, et plus particulièrement celles d’Etienne Léro dont il est l’admirateur.

1934

Publication dans la revue Esprit de cinq poèmes de Damas.

 

Mort de " Man-Gabi " d’une crise cardiaque au cours d’une procession religieuse.

 

Départ pour la Guyane. Il est chargé par le professeur Rivet d’une mission ethnologique sur les survivances africaines dans les Guyanes hollandaise et française.

 

Retour de Guyane avec une collection d’objets afro-américains et amérindiens, un compte rendu sur sa mission et un pamphlet sur la situation coloniale de la Guyane.

1935

Parution du premier numéro du journal L’Étudiant noir dont il est le secrétaire de rédaction, Césaire, le rédacteur en chef et Senghor, un des collaborateurs.

Inscription à l’École des Hautes Études Collabore à différents journaux sous les pseudonymes de Lionel George ou André Cabassou.

 

 

IV. L’ENGAGEMENT LITTERAIRE : 1937-1939

 

1937

Parution de Pigments publié à compte d’auteur (tirage de 500 exemplaires, préface de Robert Desnos).

1938

Publie Retour de Guyane. L’administration de la Guyane en achète un grand nombre d’exemplaires qu’elle fait brûler, jugeant l’ouvrage trop subversif.

1939

Sur Commission rogatoire venue de la Côte-d’Ivoire, censure rétroactive de Pigments suivie de saisie par le Gouvernement français pour " atteinte à la sûreté intérieure de l’État ".

 

Césaire publie Cahier d’un retour au pays natal dans la revue Volontés.

 

 

V. LES VICISSITUDES DE LA GUERRE : 1939-1945

 

1939

Mobilisé au début de la guerre, il est démobilisé peu après.

1941

Invité à lire des contes guyanais sur les ondes de Radio-Vichy, il abandonne bientôt sur les conseils d’amis.

1942

Il est affecté comme contrôleur principal de censure de presse. Quitte ce poste au débarquement allié en Afrique du Nord et à l’occupation totale du territoire français.

 

A Paris, appartient au groupe d’études antiracistes, chargé de jeter les bases de la Communauté Française et reçoit de cet organisme mission d’établir un rapport complet sur la " situation des hommes de couleur en France, de 1919 à 1940 ".

1943

Fréquente " la faune africaine " du quartier latin. A des démêlés avec la Gestapo, qui l’arrête, la Milice, les Waffen SS ou la police française.

 

Publie son recueil de Contes guyanais Veillées noires. Prépare un Panorama des poètes d’expression française.

1945

Est limogé de la Radiodiffusion où il travaillait comme chef de la Section Antilles-Guyane. Il est même accusé d’avoir collaboré avec les Allemands mais est rapidement libéré par un groupe de choc d’une cellule du commissariat de police de Saint-Germain-des-Prés où il avait été jeté.

Reçoit peu après la Médaille Commémorative 39-45 avec agrafe " Libération " pour " avoir fait partie de la Résistance ".

 

 

VI. L’ENGAGEMENT POLITIQUE : 1946-1951

 

1946

S’embarque à Marseille pour se rendre en Guyane en vue de préparer les élections législatives avec René Jadfard mais s’arrête aux Etats-Unis et rencontre à New York des sommités surréalistes. Rend visite au célèbre écrivain américain Richard Wright. Étape à Washington chez son ami le professeur Mercer Cook et prend contact avec l’élite intellectuelle noire.

 

Fait campagne avec Jadfard contre Gaston Monnerville et fonde avec lui un parti connu sous le nom de " Mouvement de la Renaissance Guyanaise ". Leur journal a pour principal objectif de " combattre la départementalisation et de dénoncer les nombreux scandales de l’époque ".

 

Un rapport est déposé à l’Assemblée Nationale par le député Aimé Césaire demandant le statut de département pour la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion.

 

La loi du 19 mars donne satisfaction au député de la Martinique.

 

Élection de R. Jadfard comme député de la Guyane .

1947

R. Jadfard meurt dans un accident d’avion sur le fleuve Sinnamary. Un peu plus tard, Damas fait le panégyrique du défunt dans un article de presse.

 

Parution du premier numéro de Présence africaine sous le patronage de personnalités éminentes de l’intelligentsia parisienne. Damas ne fait pas partie des premiers collaborateurs ayant pensé qu’il s’agissait encore d’une revue d’étudiants.

1948

Damas est élu député de la Guyane à la place de René Jadfard. Il siège à l’Assemblée nationale parmi les socialistes S.F.I.O.

 

Il regagne la France en s’arrêtant aux États Unis où il revoit ses amis de Washington.

 

Parution de son recueil Poèmes nègres sur des airs africains.

 

Obtient le diplôme de Croix d’honneur du mérite franco-britannique " pour dévouement et services éminents rendus à la cause des Alliés ".

8 janvier 1949

 

Épouse la Martiniquaise Isabelle Victoria Vécilia Achille, fille de Louis T. Achille, son ancien professeur d’anglais.

1950

Activité de parlementaire.

1951

Le 17 juin Damas est battu aux élections législatives de la Guyane par Edouard Gaumont.

 

 

VII. L’AMBASSADEUR CULTUREL : 1952-1957

 

1952

Tournée de conférences dans les Caraïbes pour le compte du ministère des Affaires Étrangères. Ses thèmes favoris sont " L’âme noire et le surréalisme " et " Félix Eboué ". Succès et honneurs officiels.

1953

Divorce des époux Damas.

Publie un recueil de poèmes, Graffiti.

1953-1954

Chargé de missions culturelles par deux ministères en A.O.F et en A.E.F.. Voyage et conférences en Afrique.

1955-1956

Retourne en Guyane où il dépouille les archives de l’ancienne colonie.

1956

Publication de Black Label chez Gallimard.

 

 

VIII. LE CONSEILLER TECHNIQUE DE LA SORAFOM-OCORA : 1958-1963

 

1958-1962

Damas est employé comme conseiller technique à la société de Radiodiffusion d’Outre-mer, chargé des relations culturelles.

1959

Participe au deuxième Congrès des Ecrivains et Artistes noirs à Rome. Rend hommage à René Maran qui a reçu un prix de l’Acadé-mie française. Rencontre Frantz Fanon.

1962

Est limogé de la Société de Radiodiffusion d’Outre-mer.

 

 

IX. LE CHERCHEUR DE NÉGRITUDE POUR L’UNESCO : 1964-1969

 

1964

Reçoit, grâce à l’intervention du gouvernement dahoméen, une bourse de recherche de l’Unesco pour étudier les survivances de la culture africaine dans le Nouveau Monde.

 

Voyage et vit au Brésil pendant six mois mais doit le quitter sans avoir terminé ses travaux à cause de la situation politique. Fait un séjour en Guyane.

 

Séjour aux États-Unis puis nouveau séjour à Haïti où il est accueilli avec enthousiasme et admiration par l’élite du pays.

 

Il est fait citoyen d’honneur de la ville de Port-au-Prince

 

Voyage à travers l’Amérique centrale.

 

Séjours à New-York et Washington .

1965

Grâce à une bourse de recherche, retourne au Brésil en passant par la Martinique et la Guyane.

 

Retourne à Paris et prépare le manuscrit de Nouvelle somme de poésie du monde noir.

1966

Est nommé délégué de la Société Africaine de Culture à l’Unesco. Il est aussi consultant pour les contacts culturels entre l’Afrique et l’Amérique latine.

 

Présence Africaine consacre un numéro spécial à sa Nouvelle somme de poésie du monde noir.

 

Publie Névralgies aux éditions Présence Africaine.

 

Voyage à Londres.

 

Voyage et séjours dans divers pays d’Afrique de l’Ouest.

 

Retour à Paris.

 

Publie une nouvelle, Yani-des-eaux

 

Est invité à prononcer une conférence à l’Université noire américaine Hampton Institute (Virginie) en qualité de fondateur de la " Négritude " et d’exemple vivant du plus important mouvement noir du siècle ".

 

Voyage en Côte-d’Ivoire puis à Bruxelles et ensuite à Ottawa.

29 septembre

Épouse à Paris Marietta Campos qu’il avait rencontrée au Brésil deux ans plus tôt.

1968

Se rend à Rio, séjourne ensuite en Guyane puis à New York.

 

Séjour à Paris.

 

Participe à un colloque d’écrivains à Cuba en qualité de délégué de l’Unesco.

1969

Séjours à Rio de Janeiro, puis Paris, Dakar, Niamey, Abidjan.

 

Participation à divers congrès et conférences aux Etats-Unis.

 

Fondation au Lycée Félix Eboué de Cayenne, d’un centre culturel qui porte le nom de Léon Damas.

 

Colloque à Cuba, puis se rend à Paris pour préparer son installation aux Etats-Unis.

 

 

X. LE PROFESSEUR ET CONFÉRENCIER AMÉRICAIN : 1970-1978

 

1970

Les Damas s’installent à Washington.

 

Congrès et cours dans différentes universités américaines.

 

L’appartement parisien de Damas est mis à sac par des gens qui y ont pénétré avec effraction pour le perquisitionner.

1971

Membre sociétaire de la Société des Gens de Lettres à Paris.

 

La maison natale de Damas à Cayenne est incendiée.

 

Voyage à Dakar.

 

Conférences et colloques aux États-Unis.

1973

Se rend en Guyane quelques jours.

1974

Devient professeur à plein temps de l’Université Howard.

 

Nombreuses conférences dans diverses universités américaines.

1975-1976

Voyages à Dakar et Abidjan.

 

Participations culturelles diverses aux États-Unis.

 

Adresse un télégramme de soutien au sénateur Héder qui essaie de faire libérer les détenus politiques guyanais de la prison de la Santé à Paris.

 

Ce n’est pas la première fois mais plusieurs thèses et mémoires sont soutenus sur Léon Damas.

 

Congrès, symposiums, conférences aux États-Unis.

 

Est remplacé dans ses fonctions de directeur des Études Africaines.

 

Voyage au Sénégal.

 

Cérémonie de jumelage de la ville sénégalaise de Thiais et de Cayenne, présidée par L.S. Senghor.

1977

Est invité par le gouvernement de Côte-d’Ivoire

 

Conférence dans une université de l’Ohio.

 

Se fait opérer d’un sarcome cancéreux sous la langue.

 

Se rend à Dakar pour la préparation du Troisième Festival des Arts Nègres.

 

Hospitalisation d’urgence à l’Université G. Washington pour une rupture d’anévrisme.

1978

Cinq mois plus tard alors qu’il est venu se faire soigner pour une pneumonie, on lui découvre un cancer sous la langue.

22 janvier 1978

 

Mort de Léon Damas à l’hôpital de l’Université Georges Washington.

 Août-septembre

 

Retour des cendres en Guyane après une étape d’hommage en Martinique grâce notamment aux initiatives du député-maire Aimé Césaire. Accueil grandiose à Cayenne dans le cadre d’une " semaine Culturelle Léon Damas " (du 13 au 19 septembre) organisée par l’Association des Amis de Léon Damas présidée par le professeur Bertène Juminer, également écrivain guyanais.

1994 mai

Le Lycée polyvalent de Rémire Montjoly devient le Lycée Léon Gontran Damas.

 

 (Chronologie établie d'après l'ouvrage de Daniel Racine : L.-G. Damas, L'homme et l'œuvre.)

 Bibliographie sélective

L. - G. Damas, Black-Label, Paris : Gallimard, 1956.

L. - G. Damas, Pigments - Névralgies, Paris : Présence Africaine, 1972.

Daniel Racine, L. - G. Damas, L’homme et l’œuvre, Paris : Présence Africaine, ACCT, 1983.

Nouvelle Poésie négro-africaine, Paris : Poésie I, N° 43, 44, 45, janvier - juin 1976.

Jacques Chevrier, Littérature nègre, A. Colin, 1970.

 


Dernière modification le 14/09/2006
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